>Enquête Quas Primas
Une fausse idée de liberté développée à partir du XIXe siècle a mené à oublier la royauté sociale du Christ pourtant bien demandée par Pie XI. Toute autorité étant réputée venir du peuple et non plus de Dieu, une conduite chrétienne conforme aux commandements divins devient plus ardue. Seule l’instauration du règne du Christ permettra de retrouver une vraie justice.
« Il n’y a de paix du Christ que par le règne du Christ », écrivait déjà Pie XI dans Ubi Arcano, en appuyant son enseignement sur celui de ses prédécesseurs, saint Pie X et Léon XIII. Dans Quas Primas, il revenait explicitement sur cette question essentielle pour les hommes et les sociétés, avec le même dessein de travailler à la paix, et d’établir plus facilement le règne du Christ en instituant une fête en son honneur. Depuis un siècle, cette vérité n’a fait qu’être davantage confirmée et le paroxysme actuel des guerres ne rend que plus urgent le recours non seulement à la prière, mais aussi à l’instauration effective de ce « règne de vérité et de vie, de sainteté et de grâce, de justice, d’amour et de paix ». Pourtant, on n’entend plus le magistère de l’Église réclamer avec la même insistance la Royauté sociale du Christ. On continue bien à affirmer que le Seigneur est Roi, qu’il doit l’être sur tous les cœurs, mais on réduit cette royauté au domaine spirituel, en s’appuyant principalement sur la déclaration de Jésus à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Cependant Pie XI déclarait explicitement : « Ce serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les choses temporelles, quelles qu’elles soient » (Quas Primas n. 12), et tout le propos de ses encycliques était précisément d’établir ce règne sur les sociétés, comme garantie de l’obtention de la paix.
La peste du libéralisme catholique
Il n’est pas inutile de se demander comment on a pu en venir à abandonner pratiquement cette position doctrinale. Pie XI nous met sur la voie en fustigeant le laïcisme déjà actif à son époque (1) mais qui restait extérieur à l’Église et représentait la position de ses adversaires. Une « cinquième colonne » de cette « peste » existait pourtant…
