Cet été, la République démocratique du Congo a connu une nouvelle vague de violences de la part des rebelles islamistes : meurtres, enlèvements, pillages, incendies… Entre le 9 et le 17 août, au moins 52 civils ont été tués lors de raids à l’est du pays. Le 27 juillet, ces rebelles avaient massacré près de cinquante chrétiens dans une église de Komanda.
Le 27 juillet dernier, un nouveau massacre endeuillait la République démocratique du Congo (RDC). À Komanda, dans l’est du pays, au moins 43 fidèles rassemblés pour une veillée de prière furend tués dans une attaque revendiquée par les rebelles islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF), groupe lié à l’État islamique. Ce drame s’ajoute à une litanie de violences qui ensanglantent depuis des années la province de l’Ituri et le Nord-Kivu. En février déjà, 70 chrétiens avaient été décapités dans une église de Beni. Huit mois plus tard, le même scénario se répète : les fidèles deviennent la cible privilégiée des milices, dans l’indifférence presque totale de la communauté internationale.
Trente ans de guerre
La tragédie de Komanda ne peut être comprise qu’en la replaçant dans la guerre qui ravage l’est congolais depuis près de trente ans. Aux violences des groupes islamistes se superpose l’activisme du M23, une rébellion composée en grande partie de Tutsis congolais mais appuyée militairement par le Rwanda et, en arrière-plan, par l’Ouganda. Depuis janvier 2024, cette milice a relancé les hostilités, chassant l’armée congolaise de Goma en janvier 2025 et consolidant sa domination sur de vastes portions du Kivu. Officiellement, le M23 prétend défendre les droits de la minorité tutsie. En réalité, il agit comme bras armé de Kigali, qui cherche à contrôler les ressources minières de la région, attisant les convoitises de ses alliés. Face à cette escalade, le président américain Donald Trump a annoncé en juillet dernier avoir obtenu un « merveilleux traité de paix » entre la RDC et le Rwanda, imposant un cessez-le-feu dans la région. Mais sur le terrain, l’accord n’a tenu que quelques jours. Dès la fin du mois de juillet, les affrontements ont repris, et les populations civiles n’ont pas vu la moindre amélioration de leur sécurité. Pour les Congolais, cette médiation américaine apparaît comme une parenthèse sans lendemain. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu l’attaque de Komanda. Des survivants ont raconté à l’AFP l’horreur de la nuit du 26 au 27 juillet :…