L’Épiphanie, une fête de lumière

Publié le 19 Jan 2022
L'Épiphanie

Dans son homélie pour l’Épiphanie ce 6 janvier 2022, le Pape invite à prendre le chemin vers Jésus.

La fête de l’Épiphanie commémore principalement l’épisode des mages venus, sous la conduite de l’étoile, adorer leur Seigneur et leur Dieu dans l’Enfant de la crèche. A ce récit des mages, s’ajoute la mémoire du baptême de Jésus dans le Jourdain et le récit des noces de Cana. Ces trois puissants rayons du Soleil de justice doivent luire sur nous. Devant la contemplation de ces trois prodiges divins, les ténèbres de notre cœur doivent elles aussi devenir moins épaisses. La nuit de notre égoïsme doit perdre de son empire, la lumière du Christ doit progresser de jour en jour. Dans son humble berceau, Jésus prend accroissement et force. Il doit en être de même dans nos cœurs. Aux Bergers, Marie le fit voir étendu dans la crèche, mais aux Mages, elle le présente sur ses bras maternels. Les présents des mages sont les symboles des nôtres, car nous aussi devons suivre l’étoile, et nous mettre en marche pour Bethléem, la Maison du Pain de vie.

La fête de l’Épiphanie est donc remplie de lumière ; or la lumière fait découvrir la vérité. Le Christ est précisément la lumière des nations parce qu’il est la Vérité même. Elle nous fait découvrir le langage de la création en nous faisant regarder toujours la véritable étoile qui est le Christ.Tu scendi dalle stelle – Vous êtes descendu des étoiles, chante le noël italien le plus populaire. Cette étoile ranimera en nous la flamme de l’espérance qui ne doit jamais nous faire défaut, malgré les difficultés de notre tâche. Et c’est précisément pour cela que nous sommes tous invités à regarder l’étoile. Encore faut-il la regarder avec humilité. Alors posons-nous avec le Pape les questions essentielles : Comment va mon humilité ? Suis-je convaincu que l’orgueil empêche mon progrès spirituel ? Cet orgueil, manifeste ou caché, couvre souvent l’élan vers Dieu. Est-ce que je travaille sur ma docilité, pour être disponible à Dieu et aux autres, ou suis-je toujours centré sur moi, sur mes prétentions, avec cet égoïsme caché qu’est la vanité ?

Prendre le chemin vers Jésus, même sous la direction de l’étoile, ne sera jamais facile. Nous devrons aller bien souvent à contre courant. Les mages eux aussi ont eu une désillusion, quand l’étoile s’est dérobée à leur regard. Ils durent aller à Jérusalem quémander auprès d’Hérode où était le Roi d’Israël. Ils ne protestèrent pas, ne se scandalisèrent pas, ne se plaignirent pas, ce que nous faisons sans doute trop souvent. Quand ils arrivèrent devant l’Enfant Roi, ils se prosternèrent devant lui, eux si riches, si connus. Ils adorèrent un enfant, surmontant toutes les contradictions possibles par rapport à ce qu’ils souhaitaient ou croyaient trouver. En se prosternant, ils s’inclinent devant la logique inouïe de Dieu. Ils pensaient découvrir une royauté triomphante, ils découvrent une divinité cachée. Pourtant ils adorent l’Enfant et l’évangile insiste sur ce terme : en se prosternant avec humilité, en ouvrant les coffrets contenant leur trésor, ils adorent parce qu’ils ont auparavant ouvert leur cœur.

C’est pour nous une leçon. Par l’adoration, nous devons mettre Dieu au centre de tout. Loin de nous les prétentions, les vanités, les entêtements, en un mot notre saleté. Abandons-nous à l’adoration, pour découvrir nous aussi l’Enfant roi. Les Mages ont beaucoup marché. Nous aussi marchons toujours en regardant l’étoile pour trouver Jésus. L’adoration en esprit et en vérité passe toujours par la pureté et l’humilité de cœur. Que Marie nous le fasse comprendre ; qu’elle nous apprenne à redécouvrir le besoin d’humilité qui ravivera notre adoration en esprit et en vérité.

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