Alors que la rentrée est maintenant bien entamée, il est peut-être temps de s’extraire du commentaire de l’actualité pour évoquer… L’Homme Nouveau. Nous assistons en effet actuellement en spectateurs obligés à une véritable mutation et, même, à un changement de civilisation. De manière accélérée, depuis plusieurs années, l’ère Gutenberg subit son grand remplacement par l’ère numérique. De ce fait, notre rapport à l’écrit, aux livres et aux journaux en est profondément affecté. Et, bien évidemment, une publication comme L’Homme Nouveau ne se situe nullement en dehors de ce contexte.
Un effort indispensable
Nous sommes pourtant de ceux qui pensent que la lecture d’un livre ou d’un journal reste indispensable pour entretenir un certain rapport au réel, favoriser la réflexion et même, dans certains cas, ouvrir la voie à la méditation. Il ne suffit pas, en effet, de recevoir une information de manière passive, à la manière d’un éclat de lumière. Encore faut-il la saisir, l’ayant saisie la comprendre et l’ayant comprise, s’en imprégner et établir les rapports nécessaires avec d’autres données. Pour ce faire, l’homme s’inscrit dans le temps et assimile plus ou moins lentement. De ce point de vue, l’écrit papier reste indispensable, surtout dans la perspective qui est la nôtre de participer à la reconstruction d’une société normale, conforme aux besoins de l’âme humaine évoqués par la philosophe Simone Weil, soucieuse du respect de la nature de l’homme, des médiations nécessaires, et ouverte à notre destinée éternelle.
Il ne faut pourtant pas se voiler la réalité du moment. À ce sujet, il suffit d’emprunter les transports en commun pour trouver un condensé de celle-ci. Dans le train, le tram ou le métro, la plupart des voyageurs sont aujourd’hui comme des insectes attirés par la lumière, penchés sur les écrans de leurs téléphones mobiles. Ils lisent des nouvelles, regardent des vidéos, écoutent de la musique ou échangent avec leurs proches. En revanche, si quelques lecteurs de livres subsistent en petit nombre comme les rescapés d’un monde englouti, leurs équivalents pour les journaux ou les revues ont disparu.
Il y a pourtant une autre facette. Des lecteurs existent encore. Et, surtout, une jeunesse catholique ardente n’hésite pas à exprimer son besoin d’information et de formation. Dans un monde en profonde mutation, cette partie de la jeune génération s’inquiète et cherche à comprendre. L’inquiétude peut être mère de la paralysie, du découragement et du repli sur soi. Elle peut être aussi le tremplin pour affronter une situation contraire et décider de ne plus la subir en permanence.
Répondre à la soif contemporaine
Face à une telle situation, comment se situe L’Homme Nouveau ? À notre place, plutôt que de continuer à nous lamenter devant une situation considérée comme inexorable, nous entendons répondre à cette soif de comprendre, de connaître et d’agir. Résolument, nous continuons à le faire à travers le papier, lequel offre au lecteur la possibilité du recul et de la réflexion. À ce titre, L’Homme Nouveau se déploie à travers un magazine bimensuel, des hors-série, la lettre Reconstruire et deux marques de livres. Dans ce cadre, nous publierons début novembre un nouveau hors-série dirigé par le professeur Philippe Pichot-Bravard et consacré à la belle figure de saint François de Sales, à l’occasion des quatre cents ans de son rappel à Dieu. Dans cette même perspective est déjà disponible aux Éditions de L’Homme Nouveau une nouvelle édition des Entretiens spirituels du même saint, spécialement conçue à destination des laïcs. Ce livre s’ajoute à la récente sortie du très réussi Christianisme en histoire(s) du professeur Philippe Roy-Lysencourt. En complément de ces publications, les Éditions Hora Decima sortent S’ouvrir à la métaphysique de Jean-Marie Vernier et Descartes. Philosophe de la modernité de Marcel De Corte. Comme on le voit, il est hors de question de se laisser abattre par des vents contraires.
Parallèlement, nous entendons toucher aussi un public plus jeune, plus pressé, plus attaché aux formes actuelles d’information et de formation. Début novembre, si tout se passe bien, un nouveau site de L’Homme Nouveau sera disponible. Il s’agit d’une plate-forme qui offrira aussi bien des articles à lire que des vidéos à regarder (dont le fameux « Club des Hommes en noir ») ou des podcasts à écouter. Il est évidemment hors de question pour nous d’abandonner notre devoir d’évangélisation. À la manière du jeune (et petit) David armé de sa seule fronde, nous sommes bien décidés à ne pas nous laisser submerger par tous les Goliath d’une modernité destructrice. Serez-vous avec nous ?