Publiés récemment, deux ouvrages remettent sur le devant de la scène philosophique la métaphysique de saint Thomas d’Aquin. Un doublé qui rappelle que le Docteur commun sera célébré dans les trois prochaines années: anniversaires de sa naissance (1225), sa mort (1274) et sa canonisation (1323).
À la veille du grand triplé de centenaires de saint Thomas d’Aquin (2023-2025) [1], deux gros ouvrages ouvrent le bal des publications sur sa pensée, avec sa métaphysique. Vous avez dit métaphysique ? Mais depuis plus de deux siècles, philosophes et littérateurs s’acharnent à nous faire croire qu’elle est dépassée, inutile, qu’il faut en rire. Saint Thomas, lui, n’hésite pas à en faire et il utilise plus de 400 fois le terme dans son œuvre. De plus, elle connaît un indéniable renouveau, qu’elle s’inspire ou non de lui. Elle est certes exigeante, ardue, mais s’il ne fallait qu’une raison pour s’y intéresser, saint Thomas nous la donne : « La moindre connaissance touchant les choses les plus hautes est plus désirable que la science la plus assurée touchant les choses moindres. »
Deux « Sommes »
Nos deux auteurs font leur, comme saint Thomas, la définition d’Aristote : la métaphysique est la science de l’être en tant qu’être ou, pour le dire simplement, face à tout ce qui se présente à notre pensée, non pas le « c’est quoi ? », mais le « est-ce que c’est ? » car, pour être quoi que ce soit, il faut d’abord être.
John Wippel propose une découverte de la métaphysique de saint Thomas en deux étapes : découvrir ce qu’est une chose en tant qu’elle existe puis, à partir de là accéder à son fondement, la cause qui fait que non seulement elle est ceci ou cela mais est. À partir de cette entrée en métaphysique, trois développements : d’abord, être est à la fois un et multiple, parce qu’analogique – les êtres créés
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