Donner une âme à sa maison, c’est ce dont Olivia de Fournas souhaite montrer l’importance dans son ouvrage éponyme, publié en avril dernier chez Mame. Cette mère de famille témoigne dans son introduction du manque de foyer vécu pendant son enfance. A travers mille petites astuces du quotidien qu’elle a glanées autour d’elle, et expérimentées peu à peu, c’est un véritable éloge de la maison qu’elle nous livre entre ses lignes.
Choisir sa maison et l’habiter…
Quel endroit mieux que notre maison reflète qui nous sommes ? Il s’agit donc de prêter attention à son apparence, son emplacement, sa taille, afin de s’y sentir véritablement chez soi. Dans le petit résumé qui conclue chaque chapitre, Olivia de Fournas propose quelques pistes concrètes : « Invoquer l’Esprit Saint et réciter une neuvaine à saint Joseph avant de commencer sa recherche » ou encore : « se demander à quel usage sa maison est prioritairement destinée : travail, famille, vie sociale ou intérieure… »
Les maîtres de maison ont un rôle primordial : ce sont eux qui donnent l’âme à la maison et qui la transmettent à leurs enfants. Quelle place est donnée aux photos, aux écrans, aux objets souvenirs ? Est-ce un ordre implacable ou une montagne d’objets inutiles qui règne dans cet appartement ? Autant d’indices pour découvrir la personnalité des hôtes. Pour mieux habiter son foyer, Olivias de Fournas invite tout naturellement les maîtres de maison à faire une retraite annuelle : en revenant, « ils deviennent un peu le tabernacle de la maison ».
… pour accueillir
L’auteur met un accent tout particulier sur le sens de l’accueil : l’invité doit se sentir attendu.
Si certains conseils semblent naturels – ranger la maison avant l’arrivée, préparer un bon repas, débarrasser l’invité de son manteau – d’autres sortent de l’ordinaire et sont l’occasion de renouveler notre manière d’accueillir : si c’est un ami, envoyer chaque matin un petit message avec le décompte des jours, « préparer la chambre avec des fleurs, le code wifi, une serviette de bain, des échantillons de parfumerie et une bible ouverte », prier pour lui les jours suivants son départ.
Sans doute du fait de son expérience, Olivia de Fournas montre également l’importance de l’accueil des inconnus. Invoquant l’appel insistant de l’Évangile à accueillir l’étranger, elle offre une manière réaliste de voir les choses par de petites initiatives : organiser la fête des voisins (dont nous connaissons rarement le nom), rassembler les paroissiens pour prier autour d’une Vierge pélerine installée chez soi, proposer une chambre vide à un étudiant…
Nous comprenons au fil des lignes que l’accueil est une disposition : comment recevons-nous « ce visiteur dont la venue n’a pas été sollicitée, celui qui s’est trompé d’étage, ce témoin de Jéhovah ? L’aidons-nous à trouver son chemin, lui proposons-nous une discussion intéressante, lui annonçons-nous le Christ par notre attitude ? » Et sans cesse, la prière est au cœur de l’action : « demander à Dieu de nous aider à identifier ceux qui aimeraient être reçus chez nous ».
Messire Dieu premier servi
Dans un foyer chrétien, il est naturel de mettre à l’honneur les représentations du Christ, de sa sainte mère, des saints patrons de la famille. La bénédiction de la maison permet de mettre sous la protection divine toutes les personnes qui y vivent et ceux qui y passeront. Certaines familles se consacrent au Sacré-Cœur pour s’y dévouer plus particulièrement.
Le coin prière sera sans doute une évidence pour le lecteur, mais Olivia de Fournas propose également de mettre « Dieu dans chaque pièce » : la cuisine résonne des bénédicités, au salon, la famille a l’habitude de converser des soirées durant, la chambre est le lieu de la prière individuelle.
Il s’agit donc de mettre dans chacune de ses pièces les objets qui attireront l’œil et susciteront la prière ou la discussion spirituelle : l’icône qui appelle à la méditation dans la chambre, la bible ouverte sur la table du salon, les œuvres pontificales dans la bibliothèque. De la même manière, un crucifix ou une image pieuse dans un escalier ou un couloir seront un bon moyen de penser à dire une oraison jaculatoire.
Pour avoir une vie tournée vers le Ciel, il faut que notre environnement y élève notre regard, que notre maison soit « un intermédiaire vers le Royaume des Cieux ».
L’importance des rituels
La maison est aussi le lieu par excellence des rituels familiaux : les rituels classiques comme la prière du soir, l’histoire racontée aux enfants avant de se coucher, les frites du mercredi… Mais chaque foyer construit peu à peu son récit familial : pour l’une, il serait impensable de ne pas regarder tel film pendant la période de Noël, pour l’autre il s’agira d’un lieu de retrouvailles pour les vacances d’été, etc.
Les souvenirs de ces moments constituent le patrimoine spirituel de la famille, c’est souvent ce qu’il reste d’une maison que l’on a quittée. Il faut donc l’entretenir, le modifier soigneusement si le nouveau foyer le nécessite, et donc bien préparer le déménagement.
C’est sur ces petites choses du quotidien qu’Olivia de Fournas attire notre attention, en les pensant comme autant de moyens de se sanctifier. Un petit livre idéal comme cadeau de mariage ou à l’occasion d’un déménagement, afin de marquer l’importance de mettre Dieu au centre de son foyer.
A lire également : La Sainte Famille, modèle de toutes les familles