On pourrait croire les associations de défense de l’enfance habilitées à se prononcer sur le traitement des jeunes souhaitant changer de genre. Malheureusement, la Haute Autorité de Santé assume l’opacité des travaux prévus en refusant d’emblée de préciser la composition du groupe formé pour préparer ces recommandations. Entretien avec Olivia Sarton, directrice scientifique de Juristes pour l’enfance. Vous avez obtenu la possibilité de consulter la composition du groupe de travail mis en place par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour rédiger les consignes concernant le « Parcours de transition des personnes transgenres ». Pour quelles raisons avez-vous formulé cette demande ? Depuis un petit nombre d’années, on voit en France et dans d’autres pays occidentaux un certain nombre de jeunes, et même d’enfants, qui se questionnent sur leur identité sexuée, et auxquels des adultes répondent qu’il est possible d’adopter une « identité de genre » différente de leur sexe biologique. Il s’agit d’enfants dont le sexe a été constaté sans aucune difficulté à la naissance, il n’y a pas d’anomalie des organes génitaux. Leur état-civil correspond à leur sexe. Mais ils expriment un mal-être et il leur est proposé par la société d’y répondre en choisissant eux-mêmes le « genre » (garçon ou fille, ou neutre, ou « mi-garçon mi-fille », etc.) qui leur paraît leur correspondre. Ainsi confortés dans l’idée que la négation de la réalité de leur sexe biologique pourrait résoudre les difficultés qu’ils rencontrent, des enfants peuvent accéder très jeunes à des interventions médicales : administration de bloqueurs de puberté dès 10 ans, administration d’hormones du sexe opposé dès 15 ans, et ablation de la poitrine pour les jeunes filles dès 14 ans. Ces interventions médicales sont par ailleurs en augmentation dans la population adulte. C’est dans ce contexte que la Haute Autorité de Santé (HAS) a été chargée par le ministère de la Santé d’élaborer des recommandations dans le but d’améliorer l’accompagnement et la prise en charge des personnes dites « transgenres ». La HAS est une autorité publique indépendante à caractère scientifique, appelée à éclairer la décision des pouvoirs publics dans le domaine médical. Les recommandations qu’elle va élaborer seront adressées à tous les professionnels susceptibles de prendre en charge des personnes en questionnement de genre. Votre demande a-t-elle été prise en compte ? Dans la « note de cadrage » formalisant le périmètre de ses travaux, la HAS a indiqué que ces recommandations s’appliqueraient à la prise en charge des mineurs de 16 et 17…
Avortement en France, 50 ans de tragédie nationale
Entretien | L’inquiétude montante sur l’état catastrophique de la natalité française ne semble pas réveiller les consciences sur la banalisation de l’avortement, alors que le lien est évident autant que l’impact sur la société. Un drame auquel aucune réponse n’est apportée, les raisons profondes n’en étant pas étudiées.