L’élection de Pie VII eut lieu hors de Rome occupée par les troupes françaises, après la mort de son prédécesseur en exil et sous la protection de l’empereur d’Autriche, lequel avait son propre candidat et un droit de veto sur les cardinaux électeurs. Des circonstances très particulières pour commencer un règne pavé d’épreuves politiques. Le 30 novembre 1799, la fière cité de Venise fut le théâtre d’un événement exceptionnel, en raison de la conjoncture politique italienne et européenne. 34 cardinaux trouvèrent refuge dans l’ancienne ville des Doges pour y élire un nouveau pape dans une ambiance de fin d’un monde… Rome n’est plus dans Rome L’exil avignonnais de la papauté au XIVe siècle était un lointain souvenir lorsque les armées révolutionnaires envahirent les États pontificaux, en 1796. Le Directoire projetait la conquête de Rome. En février 1798, le général Berthier prenait possession de la Ville éternelle et la République romaine était proclamée. Le vieux pape Pie VI refusa d’abandonner son pouvoir temporel et fut emmené en captivité. C’est à Valence, en France, où il fut finalement interné, qu’il mourut en août 1799. Ce pape avait pris des dispositions pour assurer l’élection de son successeur. Le jésuite belge Charles van Duerm, dans son magistral ouvrage sur le conclave vénitien publié en 1896, exhuma plusieurs documents souvent inédits relatifs à la période. En novembre 1797, Pie VI publia une bulle établissant qu’à sa mort, les cardinaux romains devraient se réunir promptement et sans inviter ceux absents de Rome (1). Une autre bulle promulguée l’année suivante abrogeait les formalités et les cérémonies « qui ne concernent pas du tout la substance de l’élection canonique » (2). Le choix du lieu était laissé à la discrétion des cardinaux. La disparition en exil du pontife et la dissolution des États de l’Église avaient mis les électeurs du pape dans une position bien délicate. Le Sacré Collège avait quitté Rome. Il lui fallait trouver un lieu sûr pour se réunir et garantir non seulement la continuité d’une papauté dépouillée de ses biens, mais aussi la liberté de l’élection du chef de l’Église. Venise, lieu de consensus ou prison autrichienne ? L’empereur germanique François II, protecteur naturel du siège apostolique, proposa aux cardinaux de se réunir à Venise. Rome venait d’être libérée du joug révolutionnaire (3) mais sa sécurité n’était pas encore garantie. La cité vénitienne était à l’écart du théâtre des opérations militaires et l’empereur assurait le conclave…
Ermonia : Magnificat, une adaptation de René Bazin en court-métrage
L'association de production cinématographique Ermonia s’est éprise de la noble ambition de faire éclore la beauté, en tissant des liens entre les trésors de l'Histoire, les splendeurs de la littérature et les échos du patrimoine. Ermonia présente son troisième moyen-métrage de quarante-cinq minutes : Magnificat, un voyage dans la Bretagne du début du XXe siècle.