Le Rosaire, toujours vivant !

Publié le 01 Oct 2023
Equipes du Rosaire, père Eyquem
À l’exemple de la bienheureuse Pauline Jaricot, un dominicain français, le père Eyquem relança dans les années cinquante un mouvement pour la récitation du Rosaire en commun. Structurées en régions, les Équipes du Rosaire sont maintenant répandues dans le monde entier. Entretien avec Brigitte Perrin, responsable nationale.

 

En 1955, le père Eyquem, o.p., fondait votre mouvement, pleinement inspiré du Rosaire vivant créé par Pauline Jaricot en 1826. Quelle est donc cette prière ?

Pauline est une jeune Lyonnaise du début du XIXe siècle. Après une conversion intérieure, elle décide d’offrir sa vie à Dieu. Elle a 17 ans. Femme d’action, elle prend alors des initiatives audacieuses, notamment au service de l’évangélisation. Devant la déchristianisation de son époque, marquée par l’esprit de la Révolution et l’industrialisation, Pauline Jaricot veut redonner le goût de la foi à ses contemporains. Elle pense que la prière du Rosaire, si souvent conseillée par les papes, favorisera ce retour spirituel. Proche des canuts, ces ouvriers qui travaillaient la soie dans des conditions précaires, elle constate qu’ils n’ont même plus le temps de prier. Elle met alors en place des groupes de quinze personnes, chacune s’engageant à prier quotidiennement une dizaine de Je vous salue Marie en méditant un mystère. Il était ainsi récité chaque jour. Le Rosaire vivant était né. Il s’est développé de façon exponentielle tout au long de ce siècle riche en apparitions mariales.  

Qu’est-ce qui a poussé le père Eyquem à relancer un mouvement, un siècle après Pauline Jaricot ?

Le père Eyquem, au milieu du XXe siècle, fit le même constat que Pauline. Tandis que de nombreux fidèles participaient au pèlerinage à Lourdes, il remarquait que la plupart n’avaient pas de vie de prière lorsqu’ils rentraient chez eux. La ferveur du pèlerinage ne durait pas. Dans une lettre à son supérieur, il affirmait : « nous nous heurtons dans nos paroisses à un même refus de la part des 80 % de non-pratiquants (refus de prière et de méditation) ; et l’accueil des 20 % de pratiquants n’est guère moins décevant. Je désire donc apporter aux mêmes maux les mêmes remèdes. » Ainsi le père Eyquem reprit la méthode, mais y ajouta un élan fraternel, par la prière en équipe. De là est né notre nom d’« Équipes du Rosaire ».  

Quelle est la particularité de votre mouvement ?

C’est un mouvement marial, missionnaire, reconnu par les évêques de…

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Aymeric Rabany

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