Reculer pour mieux sauter ? Face à l’annonce d’un report de la loi Famille, c’est bien l’impression qui a dominé parmi les opposants à la dénaturation du mariage. Les assurances du ministre délégué à la famille que le gouvernement « garde son cap » confirment la volonté de fondation d’une humanité nouvelle, vieux projet révolutionnaire.
Une volonté révolutionnaire
La Révolution ? Le mot est lâché, mais il correspond tellement aux évènements auxquels nous assistons, parfois incrédules devant leur enchaînement. Cette Révolution n’est pas celle d’un moment de fièvre non maîtrisé, mais cette volonté de subvertir en profondeur l’ordre social lorsqu’il repose sur l’ordre naturel et divin. La Révolution ne s’exprime pas forcément par la violence physique. Sa violence, réelle, peut s’appuyer sur l’apparence de loi, sur la fragilité de l’enfant que l’on détache de sa famille et que l’on endoctrine, sur des livres et des émissions que l’on diffuse, sur des autorités de substitution que l’on impose à la place des autorités naturelles. D’un état d’esprit qu’on instaure dans lequel le normal devient l’exception et l’anormal la règle.
Le petite fille espérance
Face à ce renversement permanent, la tentation est d’user des mêmes armes, mais en sens inverse. À la subversion en opposer une autre. À la manipulation répondre par une autre. Comme si le Christ avait agi de la même manière que les pharisiens. Reconstruire est toujours plus difficile que détruire. Mais en confortant ce qui va dans le sens du bien, du vrai et du beau, nous travaillons pour demain sous les auspices de la petite fille espérance chère à Péguy.