La vie d’un artiste est toujours difficile. Sans collectionneur et sans galerie, le chemin est encore plus ardu. Amedeo Modigliani (1884-1920) a eu la chance de rencontrer Paul Guillaume (1891-1934), par l’intermédiaire de Max Jacob (1876-1944) en 1914, qui devint son marchand. C’est le sujet de la nouvelle exposition du musée de l’Orangerie qui conserve cinq de ses œuvres. S’ouvrant avec un Portrait de Paul Guillaume réalisé par le peintre en 1915, on y reconnaît la manière de l’artiste où les visages sont très stylisés.
Quand Modigliani, italien d’origine juive de santé fragile (tuberculeux), arrive à Paris, il rencontre Brancusi et s’initie à la sculpture. Quelques-unes de ses tailles directes sont montrées dans des vitrines. Ce sont des têtes de femme qui semblent parfois inachevées. Puis sa santé se dégradant et ses finances étant très restreintes, il se remet à la peinture moins onéreuse et moins éprouvante physiquement que la pierre.
Admirant les masques africains dont certains sont exposés, il en retient les formes ovales, les yeux en amande, constitués parfois de simples trous. Sa peinture s’en ressent. Ses portraits aux couleurs harmonieuses et sobres représentent souvent des femmes connues ou inconnues, aux cous allongés, aux yeux vides même lorsque leurs pupilles sont peintes…
Dès l’ouverture de sa galerie en 1914, son marchand, présente des sculptures africaines et des tableaux modernes. Il achète également des sculptures de l’artiste et, bien sûr, certaines de ses toiles qu’il revend à de riches collectionneurs américains… Pour conclure le parcours, un film montre les œuvres d’artistes décorant les appartements successifs de Paul Guillaume qui permettent de découvrir ses choix artistiques et sa progressive réussite sociale.
Jusqu’au 15 janvier 2024.
Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, 75001 Paris.
Tél. : 01.44.50.43.00.
Ouvert tous les jours de 9h à 18h. Fermé le mardi.
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