Ce 6 mai est sorti dans les salles le drame norvégio-islando-suédois, L’Épreuve. Analyse de Gabrielle Fonval, critique cinéma à L’Homme Nouveau.
Photographe de guerre renommée, Rebecca est grièvement blessée en Afghanistan par l’explosion d’une bombe humaine. De retour chez elle, elle est confrontée à l’angoisse permanente dans laquelle sont plongés Marcus, son époux, et ses deux filles.
Valeur artistique : Dès les premières images, le spectateur est saisi par ces scènes terribles qui se déroulent en Afghanistan et par la manière réaliste dont Erik Poppe, lui-même ancien photographe de guerre, rend compte de ce métier aussi dangereux que fascinant. Juliette Binoche est remarquable dans ce rôle difficile d’une femme écartelée, dont on sent toute l’empathie qu’elle éprouve pour les malheureuses victimes qu’elle voit à travers l’objectif de son appareil photo. Elle est l’atout majeur d’une œuvre forte et prenante, mais qui n’évite pas les longueurs ni les scènes inutiles. Quant à la fin ouverte, elle est poignante, mais affreuse, et elle laisse un goût amer.
Valeur humaine : L’héroïne est partagée entre l’amour de sa famille et sa passion pour son métier dangereux, mais essentiel. Mais c’est cette passion qui la pousse à une certaine forme d’égoïsme, tant elle considère ce métier comme une mission. Les terroristes sont montrés sous leur jour le plus terrifiant, avec leurs bombes humaines, qu’ils manipulent sans trouble.
Drame norvégio-islando-suédois (2013) [GA] de Erik Poppe, avec Juliette Binoche (Rebecca), Nikolaj Coster-Waldau (Marcus), Lauryn Canny (Stéphanie), Adrianna Cramer Curtis (Lisa), Maria Doyle Kennedy (Theresa), Larry Mullen Jr. (Tom) (1h57).