Anniversaire de Léon Bloy

Publié le 06 Nov 2015
Anniversaire de Léon Bloy L'Homme Nouveau

Mardi 3 novembre, 18 h 50. Alerté du fait par une amie que je ne remercierai jamais assez, j’arrive avec quelque retard à la messe célébrée pour le 98e anniversaire de l’entrée au ciel de Léon Bloy. Qu’en l’an 2015 – an que seule la foi, ou une certaine culture littéraire, ose toujours dire « de grâces » – on se souvienne encore, y compris dans le cadre liturgique, de ce mendiant de Dieu, de cet imprécateur, me semblait une telle incohérence, que je n’hésitais pas à y voir comme un signe au pauvre journaliste qui gémit d’être un polémiste rentré.

J’arrive suffisamment tôt néanmoins pour, avec la trentaine de personnes, dont la duchesse d’Harcourt qui assistait au service, entendre le sermon du Père jésuite Thomas, aumônier notamment de la Société Huysmans, nous parler, avec des accents que n’aurait pas renié le disparu, de la colère du désespéré. Et assister à la fin de la messe (en forme extraordinaire – quelle autre pour le pèlerin de l’absolu ?), et à l’absoute.

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Prier publiquement pour Léon Bloy, c’était revenir des années en arrière, à l’âge où, adolescent à peine, j’avais, dans la bibliothèque de mon père, dont les accents se voulurent parfois son écho, et d’abord sous sa conduite, découvert, au temps des premières colères intellectuelles, des jugements entiers et des désirs d’absolu, les rugissements de ce pamphlétaire farouche.

À l’issue de cette messe, je décidai de rentrer à pied, l’heure sombre d’hiver étant propice à prolonger cette méditation. Mais le spectacle multicolore et triste que donnent certains de nos contemporains, en une heure une nouvelle fois tragique de l’Histoire de notre pays, m’a fait regretter que l’organe porteur d’une si grande puissance d’indignation se soit tu depuis si longtemps, sans trouver d’autres résonances que trop pâles, ou dérisoires…

En 2017, année qui s’annonce déjà riche en souvenirs, il ne faudra pas oublier Léon Bloy !

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