Tirant son titre d’un roman de Balzac, la nouvelle grande exposition du musée d’Orsay porte sur un thème tragique et délicat, celui de la prostitution dans la seconde moitié du XIXe siècle. Très dense et curieusement organisée, elle montre environ 400 œuvres (peintures, dessins, sculptures, mobiliers, photographies, films). Partant d’un fond mauve, on chemine vers des salles aux murs rouges agressifs, plutôt déplaisants. Un grand nombre de belles peintures, gravures et lithographies de Henri de Toulouse-Lautrec, des dessins ou toiles de Jean-Louis Forain, Edgar Degas, Édouard Manet (fameuse Olympia qui fit scandale), Vincent Van Gogh, Émile Bernard, Pablo Picasso (superbe et émouvante Mélancolie, 1902), Georges Rouault, etc. côtoient des œuvres de moindre qualité. À mi-parcours puis à la fin, deux espaces fermées par des rideaux rouges, interdits aux moins de 18 ans, évoquant les sex-shops de notre temps, cachent des photographies obscènes de l’époque. Était-ce nécessaire ? Une salle évoque les ravages de la syphilis avec images à l’appui. Âmes sensibles s’abstenir ! Un sujet grave qui oscille entre empathie et complaisance.
Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion d’Honneur, Paris VIIe. Du mardi au dimanche : de 9 h 30 à 18 h, sauf jeudi : de 9 h 30 à 21 h 45. Fermeture tous les lundis et le 25 décembre. Tél. 01 40 49 48 14. Jusqu’au 17 janvier 2016.