Guillaume Apollinaire (1880-1918), critique d’art pendant une quinzaine d’années (entre 1902 et 1918), fut le témoin et le soutien des différents mouvements artistiques de son époque. Le musée de l’Orangerie de Paris montre en sept sections sa curiosité artistique, aux goûts si éclectiques. Du Douanier-Rousseau à Max Jacob, Matisse, Braque, Picasso, Delaunay, Chagall…, des antiquités (très belles Têtes de femme ibérique du IVe siècle av. J.-C. qui le firent séjourner en prison) à la modernité, de l’art africain (superbe Oiseau du Bénin, XIXe s.) aux arts du cirque ou des marionnettes, il s’intéresse à tout avec un appétit gargantuesque. Des photographies de son appartement témoignent de ses intérêts si étendus tandis que l’amitié artistique et littéraire qu’il entretient avec Picasso dès 1905 est illustrée par un grand nombre de lettres, cartes, dessins échangés. Une amitié à laquelle Picasso reste fidèle après la mort du poète (novembre 1918) en réalisant un monument à Apollinaire aujourd’hui exposé au musée Picasso. Apollinaire avait le regard large, ouvert, accueillant, une sensibilité peu commune et une originalité naturelle qui lui permettait de percevoir les prémices de renouveau artistique lié au phonographe et au cinéma. Il jouait avec les mots comme les jongleurs avec leurs balles, avec humour ou gravité ; agité, voir tourmenté, il écrivait, conscient de son rôle de passeur : « J’émerveille ».
Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, Place de la Concorde. 75001 Paris. Tél. : 01 44 77 80 07 ou 01 44 50 43 00. Ouvert de 9h à 18h. Dernier accès : 17h15. Fermé le mardi. Tarifs : 9 €. Tarif réduit : 6,50 € .Gratuit le premier dimanche du mois. Gratuit pour les moins de 26 ans. Jusqu’au 18 juillet 2016.