Chemin synodal : Les évêques allemands reculent

Publié le 05 Mar 2024
évêques allemands synode

La présidente du ZDK, Irme Stetter-Karp (au milieu), a exprimé son irritation face à l’intervention du Vatican. © Christian Pulfrich/CC BY-SA 4.0

Dans un nouveau rebondissement de la crise du Chemin synodal, les évêques allemands voient l’une de leurs principales « réformes » stoppée par une lettre de Rome. La conférence épiscopale n’a pas pu approuver les statuts d’un Comité synodal en charge de créer un Conseil synodal.

  Une première sans précédent dans l’histoire de la conférence épiscopale a marqué le début de l’assemblée générale de printemps de cette année à Augsbourg : avec un visage inexpressif, le président, Mgr Georg Bätzing, a annoncé lundi que l’ordre du jour avait été modifié à la demande de Rome et les évêques ont renoncé au vote initialement prévu sur les statuts du Comité synodal. Ce faisant, les évêques manquent à un objectif essentiel du Chemin synodal. Le Comité, qui s’est réuni pour la première fois l’année dernière, est censé préparer le Conseil synodal, ce qui a été expressément interdit par Rome. Dans cette instance, les évêques et les laïcs devaient discuter et prendre des décisions ensemble et, du point de vue du Vatican, saper l’autorité de direction de l’évêque. Avant l’ouverture de l’Assemblée générale de printemps, une lettre du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, du cardinal Víctor M. Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et du cardinal Robert F. Prevost, préfet du Dicastère pour les Évêques, approuvés par le pape François, a été diffusée dans les médias.  

Ne pas mettre Rome devant le fait accompli

Si les évêques acceptaient les statuts du Comité synodal lors de leur assemblée générale, dit l’avertissement de Rome, cela se produirait « en contradiction avec les instructions du Saint-Siège émises sur commission spéciale du Saint-Père et le mettrait une fois de plus devant le fait accompli », indique textuellement la lettre datée du 16 février. La tension entre les évêques allemands et Rome s’est rapidement répercutée sur le Comité central des catholiques allemands (1) : la présidente, Irme Stetter-Karp, a exprimé son irritation face à l’intervention du Vatican qui, selon elle, « retarde les réformes urgentes de l’Église ». Le ZdK espère que le Comité synodal sera pleinement opérationnel lors de sa réunion des 14 et 15 juin. Cette prochaine réunion du Comité synodal est restée inscrite au calendrier en ligne du Chemin synodal même après la décision des évêques, bien que son utilité soit désormais douteuse. Toutefois, du point de vue du cardinal de Vienne, Mgr Christoph Schönborn, « faire comme si…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Regina Einig 

Ce contenu pourrait vous intéresser

EgliseLiturgie

La Pause liturgique : Gloria 6, Rex Génitor, (Mémoires des Saints)

Ce Glória est daté du Xe siècle, et il est utilisé, comme le précédent, pour les fêtes des Saints. Les sources manuscrites de ce Glória, assez peu nombreuses, sont toutes françaises, ce qui semble indiquer son lieu d’origine et de composition. Il emprunte sa mélodie au 8e mode, mais il est tout différent du précédent : tandis que le Glória 5 s’envole à chaque verset vers les hauteurs de la quinte du mode authente, celui-ci se cantonne pour l’essentiel à l’intérieur d’une tierce très modeste, Sol-Si. Bien sûr, il se déploie à l’aigu de temps en temps, mais il est beaucoup plus horizontal que son voisin.

+

gloria grégorien
Eglise

La réparation comme démarche spirituelle

Commentaire du Pape | À l'occasion du 350e anniversaire des apparitions du Sacré Cœur de Paray-le-Monial, le Pape a prononcé quelques mots lors du colloque « Réparer l’irréparable », organisé le 4 mai dernier au Vatican. 

+

réparation France sacré cœur roi
A la uneEgliseMagistèreThéologie

Jean Madiran : lecteur critique de Gustave Thibon

Dossier « Jean Madiran et Gustave Thibon, un compagnonnage intellectuel ? » | Considéré par les lecteurs d’Itinéraires comme un collaborateur régulier de la revue, Gustave Thibon n’y donna en réalité qu’épisodiquement des articles, marquant toujours une certaine réserve par rapport au contenu. Directeur de la revue, Jean Madiran le sollicita à de nombreuses reprises mais s’éloigna de plus en plus du philosophe. Retour sur la rencontre de deux grandes figures qui évoluèrent différemment.

+

gustave thibon jean madiran