Confronté de son vivant aux interprétations modernistes des Saintes Écritures, dom de Monléon étudia la Bible dans le respect de la sacralité des textes et de la sagesse de l’Église. Un troisième volume de son œuvre, sur les patriarches, vient d’être réédité qui n’a rien perdu de sa justesse avec le temps et fournit toujours un riche aliment à la méditation.
Les éditions Quentin Moreau poursuivent, avec Les Patriarches, la réédition des œuvres majeures de dom Jean de Monléon (1890-1981), moine bénédictin de l’abbaye Sainte-Marie de Paris, sur l’Écriture sainte. Il s’agit, comme pour les précédents volumes sur Le Christ-Roi (1) et le Commentaire sur le prophète Jonas (2), d’une édition de grande qualité formelle, rendant l’ouvrage très agréable à lire. Surtout, la réédition de ce livre apparaît tellement opportune, dans le contexte actuel ! Opportune d’abord en ce qu’elle remet à l’honneur un auteur spirituel qui a vaillamment défendu les principes traditionnels sur la valeur de l’Écriture sainte et sur les règles qui doivent guider son étude et son interprétation, et ensuite parce qu’elle propose à notre méditation (et à notre vénération) les nobles et beaux portraits des patriarches de l’Ancien Testament, fondateurs du peuple qui fut choisi par Dieu pour accueillir le Messie.
Des portraits fidèles et attachants
Les Patriarches nous livrent les portraits fidèles et attachants d’Abraham (livre Ier), ancêtre et chef de tous ceux qui adorent le Dieu Un, de ses successeurs Isaac et Jacob (livre II), et enfin de Joseph (livre III), « une étoile d’une merveilleuse limpidité, l’une des plus pures figures du Messie que nous présente l’Ancien Testament ». Dom de Monléon explique l’intention qui a guidé la composition de cet ouvrage :
« Nous nous sommes efforcé de retrouver dans leurs attitudes exactes, dans leurs proportions harmonieuses, dans leur beauté originelle ces figures patriarcales, ces statues merveilleuses que le Saint-Esprit lui-même a sculptées avec amour aux premiers temps du monde, à la fois pour orner le temple éternel de Dieu […], et pour servir de modèles, indéfiniment, à travers les siècles, aux hommes qui voudraient vivre en hommes. »
Pour autant ce livre n’élude pas les difficultés que peuvent causer les passages apparemment scandaleux, ou déroutants, de certaines pages de l’Ancien Testament, en particulier pour le lecteur moderne (polygamie, etc.). Le « commentaire moral et mystique » sur lequel s’achève chacun des chapitres contient de précieuses indications et conseils dans lesquels tous pourront…