Au temps des rudes Francs à peine christianisés par le baptême de Clovis, les fils de ce dernier se partagent la riche Thuringe soumise par le fer. Dans le butin se trouvent les enfants du roi défait : Radegonde et son jeune frère Amalfroy. Ébloui par la beauté de l’adolescente, Clotaire l’emmène en Francie afin de la préparer à en faire son épouse. Mais le cœur de Radegonde appartient d’abord à Dieu. Et si elle vit à la cour, priant beaucoup, fuyant autant que possible les honneurs, elle s’empresse auprès des pauvres dont elle recherche la compagnie. Cependant, lorsque Amalfroy est assassiné pour raison politique, Radegonde s’enfuit auprès de l’évêque saint Médard le suppliant de lui imposer le voile.
Le titre de légende se justifie largement pour cette vie de sainte Radegonde écrite au XIXe siècle. Rédigée dans une langue élégante, à la manière d’une belle histoire, on est bien loin d’un récit scientifiquement établi. L’auteur s’affranchit en effet parfois de certains faits ou les passe sous silence, comme la première fuite de Radegonde avant son départ définitif ou sa passion pour les reliques qui lui fit obtenir un morceau de la vraie Croix qu’elle accueillit en grande pompe et pour lequel Venance Fortunat écrivit le magnifique Vexilla regis. Alfred des Essart préféra développer de nombreux dialogues entre les différents personnages rendant ainsi le récit très vivant avec des sentiments forts et ressuscitant une époque bien lointaine. À lire dès 12 ans.
Alfred des Essarts, Légende de sainte Radegonde, Éditions Saint-Léger, 120 p., 9 €.