Adoration est un recueil de près de 500 pages d’effusions et de prières adressées à Dieu par l’auteur de Montre-moi ton visage. Cette fois-ci, celle qui était touchée par la grâce d’une conversion fulgurante traduit tout son parcours religieux en vers libres dans un langage métaphorique qui peut paraître « osé » pour notre société contemporaine issue d’un certain « jansénisme spirituel » de notre temps. Par la métaphore de la sexualité, entre autres choses, elle veut nous montrer une union sacrée pour laquelle on doit être « vierge du désir de pouvoir ». À chaque page on est surpris d’abord par cette âme assoiffée d’infini qui chemine peu à peu à travers ses nuits et ses errances jusqu’à sa rencontre, et que ce soit le jour ou la nuit, dans le monde ou dans l’éternité, l’auteur nous rappelle l’importance de se mettre à l’heure de Dieu. Le rendez-vous céleste a lieu partout et à tout moment. Ce qui frappe est comment par sa force poétique elle devient une autre dans l’intimité du Seigneur.
Pour Véronique Lévy, cette rencontre constitue l’unique arrivée de l’amour dans sa vie. Comme dans le Cantique des Cantiques, le Bien-Aimé la conduit jusque dans la chambre du roi, nous rappelant sainte Thérèse d’Avila. Là et au fond des pages de la Bible et des Psaumes, elle sent palpiter le Cœur de Dieu.
Malgré son adoration devant le sacrement de l’Eucharistie, elle constate que la croix domine notre vie. Elle est la clé de la Rédemption du monde : par le chemin de croix, elle vit cette dernière sous la voûte céleste, dans sa course à travers les étoiles.
Véronique Lévy, Adoration, Éd. du Cerf, 512 p., 20 €.