L’Ascension de Jésus au Ciel est cause de joie pour les apôtres car, avec lui, la nature humaine est élevée à une dignité plus haute et « la captivité est emmenée captive ». Et leur égarement ne durera pas puisqu’il leur a promis le Consolateur.
Après sa résurrection, Jésus est demeuré quarante jours avec les siens. Selon saint Léon le Grand († 461), « cette période, établie par une économie très sacrée, a servi utilement à notre instruction, car, en prolongeant durant tout ce temps sa présence corporelle, le Seigneur donnait ainsi les preuves nécessaires à la foi en sa résurrection » (BR 1961, Ascension, 2e nocturne). Et voici que jeudi prochain, l’Église célébrera l’Ascension. Si l’espérance est le sentiment le plus communément attaché à cette fête, c’est la joie qui semble l’emporter dans la liturgie. La disparition de Jésus dans le ciel, que symbolise l’extinction du cierge pascal (MR 1962), aurait dû causer chez ses disciples une grande tristesse. Or, saint Luc précise qu’« après avoir adoré Jésus, les disciples retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Ils étaient continuellement dans le Temple, louant et bénissant Dieu » (24, 52). Pourquoi donc ? « Grande et ineffable était en vérité la cause de leur joie ! En présence d’une sainte multitude, la nature humaine accédait à une dignité plus haute que celle des créatures célestes » (saint Léon, loc. cit.). « Montant siéger à la droite du Père, Jésus reçoit du ciel la toute-puissance qui ne lui appartenait pas comme homme » (BR 1568, hymne Æterne Rex). « En s’élevant dans le ciel, écrit saint Jean Chrysostome († 407), le Christ a offert à son Père les prémices de notre nature (…) » Et de demander : « À quelle nature Dieu a-t-il dit : “Assieds-toi à ma droite” ? À celle qui avait entendu de sa bouche ces paroles : “Tu es poussière et tu retourneras en poussière” » (BR 1568, lundi dans l’octave). Jésus étant « assis à la droite du Père » (Symbole des apôtres), « non seulement nous sommes confirmés dans la possession du paradis, ajoute saint Léon,mais (…) nous avons même pénétré les hauteurs des cieux ». De fait, la préface de la messe nous donne la fin de l’Ascension : « pour nous rendre participants de sa divinité ». En somme, « l’Ascension du Christ est notre propre élévation et là où a précédé la gloire de la tête, là aussi est appelée l’espérance du corps » (saint Léon, ibid.). La liturgie reprend souvent ce verset : le Christ, « en montant…