Camille Pissarro (1830-1903) est à l’honneur ce printemps. Deux expositions à Paris présentent son travail qui n’avait pas été montré depuis la rétrospective du Grand Palais en 1981. Au Musée Marmottan, une soixantaine d’œuvres provenant de collections publiques et privées prestigieuses permettent de redécouvrir le « premier » des impressionnistes (comme le nomme Cézanne). Né dans les Antilles danoises, il est, au départ, fortement influencé par Daubigny et Corot qu’il admire. Son cheminement pictural lui fait changer sa manière jusqu’à ses dernières œuvres réalisées à Paris depuis un appartement loué place Dauphine. Les peintures, dessins et gravures dévoilés au Musée du Luxembourg se concentrent sur la vingtaine d’années où il vécut avec sa famille à Eragny dans le Vexin, non loin de Monet à Giverny. Ce dernier lui avait permis d’acheter cette demeure à la campagne en lui prêtant une certaine somme d’argent. La famille nombreuse du maître connaît, en effet, souvent des difficultés financières. D’origine juive, il se dit athée, anarchiste, imprégné des œuvres de Proudhon et anticapitaliste. Cela n’apparaît pas dans sa peinture paisible qui est un reflet de son regard sur les paysages, les travaux saisonniers des champs (Faneuses, le soir, à Eragny 1893, ou La cueillette des pommes, 1887-1888). Pour lui, « l’art est l’expression de la pensée mais aussi de la sensation, surtout de la sensation ». C’est ce que reflète ses toiles aux couleurs frémissantes.
Jusqu’au 9 juillet 2017. Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, 75006 Paris. Tél. : 01 40 13 62 00. Ouvert de 10h30 à 18h du lundi au jeudi, de 10h30 à 19h du vendredi au dimanche.
Jusqu’au 2 juillet 2017. Musée Marmottan, 2, rue Louis Boilly, 75016 Paris. Tél. : 01 44 96 50 33. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h. Fermé le lundi