Le Roman de monsieur Molière au théâtre

Publié le 16 Oct 2017
Le Roman de monsieur Molière au théâtre L'Homme Nouveau

Dans cet écrin du Ranelagh, véritable bijou d’architecture intérieure, il est plaisant et agréable de venir entendre un hommage à celui qui incontestablement est et demeure l’un des plus grands maîtres de l’art dramatique, Molière. Cet hommage n’est pas signé par n’importe qui, mais par ce grand écrivain russe, Mikhaïl Boulgakov, qui voyait dans la vie de Molière bien des correspondances avec son propre itinéraire artistique. L’intérêt principal de cette œuvre en ce sens n’est pas à chercher dans l’exactitude historique du travail de biographe, mais plutôt dans la mise en correspondance de deux artistes se débattant l’un et l’autre dans les affres de la création et dans leur combat pour la reconnaissance de leur œuvre.

Maître du fantastique, Boulgakov a une manière de raconter Le Roman de Monsieur Molière comme un conte fantastique, se séparant parfois des faits sans les perdre pour autant pour faire sentir par la force des images l’itinéraire intérieur d’une sensibilité écorchée vive. Cet art à fleur de peau est excellemment rendu par Ronan Rivière qui a adapté le texte et surtout qui joue Molière. Le choix du décor, cette charrette qui évoque à la fois l’itinérance de la troupe, les tréteaux et la scène crée une unité de lieu et de temps très adaptée à la forme de ce récit. La ponctuation musicale de cinq pièces de Lully jouées au piano par Olivier Mazal vient affiner cette composition. Michaël Giorno-Cohen incarne successivement figures et personnages des extraits choisis des pièces même de Molière, Gros-René, Mascarille, Poquelin Père, Louis XIV, le Marquis, le Dévot, dans une complicité de jeu avec Ronan Rivière tout à fait remarquable. Beauté de la langue et qualité d’un jeu à la fois enlevé, fin, d’une très grande qualité de présence, donnent à ce spectacle une élégance qui en fait la grâce au milieu de l’âpreté des combats de la vie de ce grand homme dont il nous rend témoignage.

Théâtre Ranelagh, 5, rue des Vignes, Paris XVIe, jusqu’au 14 janvier, du mercredi au samedi à 19 h et dimanche à 15 h, relâche le 2 décembre. Réservation : 01 42 88 64 44.

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureLectures

Chroniques pour le passé, leçons pour l’avenir

Entretien | Le dernier livre de Jean-Pierre Maugendre, président de « Renaissance catholique », Quand la mer se retire*, rassemble ses chroniques des vingt dernières années. Loin de l’inventaire morose des difficultés du passé, il se veut un rappel des causes de la tragédie actuelle de la France et de l’Église, destiné aux jeunes générations, pour inspirer et guider leurs combats pour le salut des âmes et la survie de notre pays.

+

passé avenir Quand la mer se retire

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?