Peu connu du grand public, Henri Manguin (1874-1949) fut pourtant un des premiers « fauves ». Ami de Matisse, Rouault, Marquet, qu’il rencontra aux Arts Décoratifs puis retrouva dans l’atelier de Gustave Moreau aux Beaux Arts de Paris, il fut célèbre en son temps surtout en Suisse où il séjourna au moment de la Grande Guerre. Il est aujourd’hui un peu oublié et une exposition à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne permet de le redécouvrir en présentant ses premières années de peinture. On y perçoit beaucoup de liens avec ses amis artistes. Certaines œuvres évoquent Derain, d’autres Matisse… Mais on remarque aussi combien cet artiste est fasciné par la couleur qu’il emploie avec beaucoup de justesse et sans les violences du « fauvisme » : c’est un « fauve » sage !
Son modèle préféré, Jeanne, qui devint son épouse, est très représentée. Quelques portraits de ses enfants sont aussi donnés à voir ainsi que de jolis paysages du midi (Le Mistral, été, 1905, Les Aloès en fleurs à Cassis, 1913) où la lumière l’a captivé. Puis, ce fut la Suisse (Le Lac des quatre cantons, 1915), alors qu’il habitait Lausanne. Des natures mortes (Fruits dans un plat rond, 1909) rappelant l’art de Cézanne complètent le parcours. Une centaine d’œuvres (peintures, aquarelles, dessins) sont ici rassemblées. Une peinture paisible !
Jusqu’au 28 octobre 2018. Fondation de l’Hermitage, route du Signal 2, 1018 Lausanne, Suisse.
Catalogue : Manguin, la volupté de la couleur, sous la direction de Marina Ferretti Bocquillon, Éd. Gallimard, Fondation de l’Hermitage, Lausanne, 2018. 167 p.