Comme beaucoup, j’appréciais l’Irlande et d’abord ce qui semblait la solidité d’un peuple avec de jolies filles, des gaillards rouquins, le rugby, le whisky, et puis surtout un souvenir : le voyage de Jean-Paul II, le son des cornemuses, des chorales magnifiques, ces foules agenouillées dans la boue et, en appui, la forte empreinte du catholicisme, en République d’Irlande comme en Irlande du Nord.
Eh bien c’est fini, terminé, les Irlandais « du Sud » se sont aplatis, dégonflés, ils se sont rendus à la société nulle qui nous est partout proposée. Ils avaient été d’abord le premier pays au monde à légaliser le « mariage gay » avec 62 % de oui. Puis est venue pendant des années une propagande frénétique pour l’avortement avec comme d’habitude l’« intelligentsia » des intellectuels de broussaille, « artistes » autoproclamés et même médecins partisans de tuer les bébés plutôt que de les sauver ! Des anti-avortements disent : « Nous avons été désavantagés, en particulier dans les médias. » Évidemment. Chez nous d’ailleurs, les journaux (à commencer par Le Figaro) se félicitent des résultats du référendum où l’on estime que ceux qui ont voté contre sont des « ruraux, conservateurs et vieillissants », autrement dit de vieilles bêtes. Moi, j’ai plutôt vu à la télévision des hordes de sottes trépignant sur le pavé pour fêter la mort annoncée de bébés. Il est vrai que l’exemple venait de loin : le meneur des « yes » n’est autre que le Premier ministre Léo Varadkar, métis pakistanais, homosexuel et médecin. Il est vrai qu’il n’est pas le premier médecin (voir l’affaire Vincent Lambert) partisan de tuer les gens.
Et l’Église dans tout cela ? Car l’Irlande était catholique ! Elle ne l’est donc plus et un observateur estime qu’« avec l’ouverture au monde et l’immigration, l’Irlande est devenue cosmopolite, multiculturelle et libérale ». Autrement dit, voilà des catholiques qui ont abjuré, se sont rendus au monde. Un seul évêque, Mgr Alphonsus Cullinan, de Waterford, s’est battu. Pas un mot de l’actuel pape, François. Je me souviens pourtant que Simone Veil disait : « Si les évêques s’étaient mobilisés, la loi ne passait pas. » Il y a bien l’excommunication, absolue, mais qui le dit, qui s’en soucie ? Plus de 66 % des Irlandais seraient donc hors jeu… En tout cas, il n’y a plus de fière Irlande, mais j’ai un vague mépris pour un pays devenu médiocre à force de s’aligner sur le pire. Et tout ramener à la pédophilie supposée du clergé est une facilité et une niaiserie.