Voici l’alléluia des alléluias ! Le retour solennel de l’alléluia dans la nuit de Pâques est certainement un des rites les plus expressifs de toute l’année liturgique. Durant la messe de la vigile, après le chant de l’épître, le célébrant entonne seul cet alléluia par trois fois, en élevant la voix d’un ton à chaque reprise, le chœur le répétant de même à chaque fois. L’émotion monte irrésistiblement dans cette grande vague de louange adressée à chacune des personnes de la Sainte Trinité.
La mélodie s’appuie à quatre reprises sur le sol (*) avant d’atteindre finalement le do lumineux (*) et redescendre sur le sol en une formule mélodique de cadence très ferme et très joyeuse. Ce jubilus prélude à l’explosion enthousiaste du verset : « Rendez grâce au Seigneur car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle ». Il inaugure aussi la longue et belle série des alléluias du temps pascal. L’alléluia est devenu le symbole privilégié de la joie triomphante de l’Église, et il va retentir sans réserve dans la liturgie, de Pâques à la Pentecôte. Saint Benoît qui consacre un chapitre de sa Règle à l’alléluia, demande qu’il soit chanté sans interruption durant la période pascale. Mais l’alléluia est le refrain joyeux de circonstance qui doit résonner dans toute notre vie. Dom Guéranger souhaitait volontiers à ses correspondants de devenir « alléluia des pieds jusqu’à la tête ». L’Église a le cœur en fête, son Sauveur est ressuscité, la vie a triomphé, alors chantons alléluia !
Pour entendre cet Alleluia
Ce billet est extrait du dernier numéro de L’Homme Nouveau
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