Comme à chaque fois, la mort d’une personnalité entraîne un flot d’éloges et de véritables panégyriques laïcs. Cela n’a pas manqué avec le décès du Président Valery Giscard d’Estaing. Présent (3 décembre) fait entendre un autre son de cloche.
Personne ne lui enlèvera une chose : il a été un précurseur. Lorsqu’il est élu président à 48 ans en 1974, il est une incarnation quasiment parfaite de la génération qui aura la vie la plus facile de l’histoire de l’humanité. Quasiment : parce que contrairement aux enfants du baby-boom, il faut reconnaître à Giscard le courage de s’être battu pour la France. Elève brillant à Louis-le-Grand lors de la libération de Paris, il s’engage dans la 1e armée française de De Lattre, combat comme canonnier dans un char, et reçoit la croix de guerre.
Mais
VGE est le président du grand relâchement. VGE : il se faisait volontiers appeler par cet acronyme qui lui rappelait JFK, rencontré en 1962. La France est devenue véritablement accro au poison de la mondialisation sous son septennat. Lui qui a fait Polytechnique et l’ENA a appliqué à la France une politique suicidaire à long terme. Sur le plan sociétal, c’est le président du divorce, de l’avortement, de la fracturation de la famille, celui qui a préparé les ruines anthropologiques dans lesquelles prospéreront plus tard les idées socialistes, de Mitterrand à Hollande. Sur un plan économique et stratégique, c’est lui qui a ouvert grand la porte au surendettement, tué la banque de France, lancé la désindustrialisation massive, et préparé le terrain à l’euro. Enfin, c’est lui qui a autorisé le regroupement familial, début de l’immigration de masse, qui place la vieille Europe dans une situation pré-insurrectionnelle en ce début de millénaire.