La Nation, journal vaudois (9 avril) s’intéresse de près au budget militaire de la Confédération helvétique dans le cadre plus global d’un réarmement général en Europe… et ailleurs.
Le programme d’armement permet de se faire une bonne idée des évolutions de notre armée. Dans son message sur l’armée de 2021, le Conseil fédéral demande d’importants crédits pour le développement de la composante cyber-défense et du ?réseau fédéral de ?conduite de notre?armée. Il s’agit ?principalement de construire un second centre de calcul aux normes de protection militaire (le premier étant déjà en cours de construction) qui doit permettre la permanence du traitement et du transit des informations à travers toute la Suisse aussi en cas de conflit. (…)
Les programmes d’armements des cinq dernières années montrent que la Confédération fait le nécessaire pour que l’armée suisse maintienne ses capacités dans les domaines essentiels. (…) Il est rassurant de constater que la Confédération fait son possible pour assurer l’avenir matériel de notre armée, alors que nos intellectuels, politiciens et journalistes de gauche ne semblent pas très préoccupés par l’évolution du contexte géopolitique actuel. Pourtant, tous les pays d’Europe se réarment. La France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, pour ne citer que quelques exemples, investissent massivement dans le développement de nouveaux avions de combat, de nouveaux chars et autres équipements lourds, en réponse notamment à la remontée en puissance actée de la Russie.
La Chine aussi est devenue une puissance militaire de premier plan. Le volume de sa flotte de guerre a dépassé celui de l’armée américaine. Certes, nous ne risquons pas une attaque de la Chine. Cependant, les USA n’ont pas la capacité de s’engager sur deux fronts en même temps. S’ils en venaient à un conflit ouvert avec la Chine, ce qui n’est pas impossible étant donné les prétentions de cette dernière sur Taïwan, ils ne pourraient plus assurer la sécurité de l’Europe. Ce n’est pas pour rien que la Suède a décidé d’augmenter son budget militaire de 50 % ces prochaines années. Quant à la Grande-Bretagne, elle prévoit d’augmenter de 30% son parc d’armes nucléaires.
Et la Suisse? Du point de vue militaire, elle doit se préparer à toute éventualité, ce qui veut dire maintenir l’ensemble des compétences de son armée. Malgré les compromis budgétaires, cela semble possible. Mais cela n’est qu’une partie du problème, encore faudra-t-il trouver réponse à la question du manque d’effectifs. Le matériel est inutile sans hommes qui savent s’en servir !