Au quotidien n°309 : défense de la nostalgie

Publié le 13 Déc 2021
Au quotidien n°309 : défense de la nostalgie L'Homme Nouveau

L’écrivain Thomas Morales consacre une tribune dans le Figaro (13 décembre 2021) à une défense d’un sentiment mal vu : la nostalgie…

Longtemps, nous avons eu honte. Nous cachions nos passions « malsaines » pour la comédie populaire et la littérature acide, les automobiles girondes et les plats en sauce, la farce bistrotière et la cascade rieuse, le cinéma de papa et la poésie du zinc.

Tout ce que nous aimions était perpétuellement sali, dégradé, moqué et recouvert par le drap du déshonneur. Tristes et désabusés, nous nous sommes alors réfugiés dans la nostalgie, dernière station avant la liquidation générale. Chaque année, la modernité tapageuse nous excluait un peu plus du jeu national, elle ne reconnaissait plus ses propres enfants, méprisant notre ruralité enfouie et notre géographie secrète. Au lieu de nous enfermer, la nostalgie nous a ouvert les yeux.

(…)

Ce temps-là semble révolu. La honte change, peu à peu, de camp. Le passé sort lentement des brumes et la nostalgie n’est plus cette maladie des âmes damnées, le sceau de l’infamie. (…) Alors, regardons cette onde nostalgique, avec bienveillance, comme si nous posions un regard tendre sur nos grands-parents. Ne soyons pas indignes de leur mémoire et si prétentieux de nos certitudes actuelles ! Il ne s’agit pas de fantasmer le passé ou d’escroquer les souvenirs, juste d’accepter que notre pays soit, à nouveau, beau et désirable, taquin et provocateur, charnel et mélodieux.

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéLectures

Faire durer son mariage, un état d’esprit

Entretien | Ancien officier devenu psychologue clinicien, Marc d’Anselme milite pour l’amour durable, titre de son livre. Sa perspective originale consiste à voir le mariage comme une mise à l’épreuve des conjoints pour une restauration de leur personnalité, à travers quatre processus psychiques. Un chemin qui fait écho à la vision chrétienne du mariage comme voie de sainteté.

+

mariage
ChroniquesSociétéBioéthique

Une loi pure dans la Constitution…

L'Essentiel de Joël Hautebert | La Constitution fonde l’identité de la société. En y introduisant l’avortement, nos législateurs ont fait de la Ve République un système défini par la liquidation des êtres humains non désirés, selon une logique totalitaire déjà analysée par Hannah Arendt. Une spirale qui suivant sa propre nature ne s’arrêtera pas là et dévorera d’autres humains « superflus ».

+

avortement constitution
ChroniquesSociétéBioéthique

Avortement : quand l’homme se veut créateur de lui-même

C'est logique | Les débats sur la constitutionnalisation de l’avortement n’ont pas manqué se s’appuyer sur des sophismes, erreurs de raisonnement, généralisations et autres manipulations du langage. Le discours mensonger est indispensable pour déguiser un crime en un droit inaliénable... Aussi faut-il préalablement débusquer les vices de cette logique. 

+

avortement créateur