Enfin ! Au-delà de l’événement ou des pronostics sur un hypothétique avenir, Laurent Dandrieu dans Valeurs actuelles (25 mars) met en garde contre la capacité du système politico-médiatique à laisser croire au changement d’après la crise pour finalement ne rien changer. Lucide !
Le président, qui a énoncé dans son allocution du 16 mars cet engagement en forme de tautologie : « le jour d’après, […] ce ne sera pas un retour au jour d’avant », a d’ores et déjà compris que la crise que nous traversons nécessitait des « changements de paradigmes ». Mais c’est là justement que la puce de la suspicion point à l’oreille de l’auditeur maintes fois échaudé. (…) Ne rêvons pas : un système qui n’a pas su tirer les leçons de l’offensive islamiste ne saura pas tirer davantage les leçons de la crise sanitaire que nous traversons. Le sacrifice de la souveraineté à la mondialisation ou celui de la cellule familiale sur l’autel de l’individualisme ne sont pas produits par hasard : ils ont pu se mettre en place que parce que les pseudos-élites qui nous gouvernent y ont intérêt. Cet intérêt ne disparaîtra pas de demain comme par miracle et nous n’avons aucune raison de tabler sur leur subite conversion à l’altruisme et à intérêt général. (…) C’est le système de production de ces élites politico-médiatique qu’il faut renverser si l’on veut que les paradigmes changent pour de bon. Pour renverser l’adage du Guépard, pour que quelque chose change, il faut bel et bien que tout change.
Dans son éditorial de Rivarol (25 mars), Jérôme Bourbon s’interroge : « confinement ou assignation à résidence ? » et note ce paradoxe :
Nous sommes en plein paradoxe : alors qu’on n’a cessé depuis des décennies de vanter la suppression des frontières physiques et morales, la libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises, que l’on se faisait fort à l’Education nationale et dans les médias de former (ou plutôt de formater) des citoyens du monde dans le village planétaire, que toutes les barrières, les frontières, les protections étaient vues comme discriminatoires, injustes, fascistes et potentiellement criminelles, voilà que tout à coup on impose des gestes barrières, un cloisonnement, un confinement sans précédent. Mais attention ce n’est pas pour développer une vie spirituelle ou religieuse profonde et authentique. (…) Au confinement des Français, aux amendes et peines de prison prévues pour les récalcitrants s’ajoute un encouragement à la délation. (…) Si la délation ne suffit pas, les pouvoirs publics peuvent compter sur la géolocalisation. Orange travaille ainsi actuellement avec les chercheurs de l’Institut français de la recherche médicale (Inserm) sur « l’exploitation de données de géolocalisation pour mieux suivre les mouvements de la population en France pendant la pandémie », a indiqué l’opérateur à l’AFP.
Sur son site (25 mars), le quotidien régional Ouest-France met en garde contre de… faux gendarmes :
Ce mardi 24 mars 2020, la gendarmerie du Morbihan lance un appel à la vigilance sur sa page Facebook. En effet, depuis la mise en place des mesures de restrictions des déplacements et de confinement pour limiter la propagation du coronavirus, « certaines personnes malveillantes profitent de cette situation pour en abuser et se font passer pour des militaires de la gendarmerie ». En tenue civile, avec des brassards gendarmerie non réglementaire, ces faux gendarmes contrôlent la population lors de ses déplacements. Et ils n’hésitent pas à exiger un paiement immédiat et en espèces de l’amende de 135 €. La gendarmerie rappelle que « les gendarmes agissent quasi exclusivement en tenue, sauf dans des circonstances particulières pendant lesquelles un brassard gendarmerie bien défini est porté, tricolore, de couleur blanche ou grise ».
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