Les Études sociales et syndicales, publication de l’Institut supérieur du travail (IST) publie, graphiques à l’appui, un état du nombre de grèves dans les entreprises françaises entre 2005 et 2018. Le constat est à la diminution et la revue dégage trois leçons principales :
En 2018 (dernières statistiques connues), 1,5% des entreprises de 10 salariés ou plus (soit 23% des salariés) ont connu une grève.
Sur une longue période, la conflictualité du travail est en diminution. Les statistiques récentes indiquent que :
– la probabilité de connaître une grève croît avec la taille de l’entreprise. En 2018, elle s’élève à 0,4% dans les entreprises de 10 à 49 salariés alors qu’elle atteint 30% dans les entreprises de 500 salariés ou plus.
– les rémunérations sont le motif principal des grèves (66% en 2018), loin devant l’emploi (19%), les conditions de travail (14%) et le temps de travail (11%).
– les grèves concernent particulièrement le secteur des transports et de l’entreposage : en 2018, 760 jours de grève pour 1000 salariés. La SNCF et Air France ont été affectées en 2018. En revanche, les services et la construction sont peu concernés. Dans le commerce, l’intensité des conflits du travail grandit (salaires, conditions de travail).