Autobiographie du pape François : une attente déçue

Publié le 11 Fév 2025
pape neuvaine autobiographie

© Long Thiên, CC BY-SA 2.0

> L’Essentiel de Thibaud Collin
Publiée dans plus de cent pays, l’autobiographie du pontife se révèle assez décevante, malgré son titre, Espère, quand à sa vie même. On y retrouve cependant ses thèmes de prédilection, ses contradictions ainsi que ses jugements peu nuancés sur certains sujets, en particulier celui de la liturgie traditionnelle. 

  Le dernier ouvrage du pape François, coécrit par l’éditeur Carlo Musso, est une autobiographie qui aurait dû être publiée à titre posthume. Le Pape a finalement décidé de le publier au début du jubilé de l’Espérance. D’où le titre Espère. Le genre littéraire est bien sûr narratif ; le Pape raconte l’histoire de sa vie, c’est-à-dire une multitude d’histoires dont il déploie le plus souvent le sens plus général ; occasion de tenir des propos sur ses thèmes de prédilection, nous y reviendrons.  « Le livre de ma vie est le récit d’un chemin d’espérance que je ne peux pas imaginer disjoint de celui de ma famille, de mes proches, du peuple de Dieu tout entier. Il est aussi à chaque page, à chaque pas, le livre de ceux qui ont cheminé à mes côtés, de ceux qui m’ont précédé, de ceux qui me suivront. » D’où le caractère choral de ce récit dans lequel apparaissent de nombreux membres de sa famille. 

Son expérience familiale

Le livre commence par une impressionnante scène du naufrage d’un navire, le Principessa Mafalda, dans lequel des centaines d’Italiens sont morts en 1927 au large du Brésil. Les grands-parents et le père de François avaient acheté des billets pour faire la traversée mais ils furent retardés par le délai de vente de leurs biens. Le Pape affirme que le choix de son premier déplacement après son élection au siège de saint Pierre, dans l’île de Lampedusa, a été motivé par sa propre expérience familiale. De longues pages sont effectivement consacrées à l’installation et au milieu de vie de la famille Bergoglio sur le bord du Rio de la Plata. La vie y est simple et paisible. L’enfance du futur pape l’est tout autant. De nombreux immigrés italiens côtoient des juifs et des musulmans. Le tout se passe dans l’harmonie. On comprend mieux ici la projection qu’il fait de sa propre expérience sur la situation européenne, qui n’a pas grand-chose à voir avec celle de l’Argentine des années 1930. Ainsi cette autobiographie permet-elle de mieux saisir l’ancrage humain du pontificat,…

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Thibaud Collin

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