Viktor Orban, le Président hongrois, a lancé une « consultation nationale » sur ce qu’il nomme le « plan Soros ». Au cœur du différend grandissant entre l’Europe et les pays de l’Est de l’Union, la question migratoire. Cette affaire apparaît comme le révélateur de deux conceptions du monde : celle des mondialistes, qui travaillent à la dislocation des nations, et celle des défenseurs de l’âme des peuples.
Le 1er octobre, avec ce sens de la communication que personne ne peut lui nier, Viktor Orban lançait une consultation nationale contre ce qu’il appelle le « plan Soros ».
Techniquement, l’opération consiste à envoyer un questionnaire en sept points aux électeurs hongrois, pour leur demander s’ils soutiennent ledit plan. Sans détour, les intentions avouées de George Soros explosent au visage du lecteur, accompagnées à chaque fois de l’origine des citations.
On va du souhait d’installer au moins un million de migrants par an en Europe, au versement de 15 000 euros annuels par demandeur d’asile, en passant par le démantèlement des barrières de protection dressées aux frontières de la Hongrie. Les citations sont tirées de publications de Soros sur le site Internet « Project Syndicate », lourdement financé par lui, ou d’articles dont il est l’auteur dans des journaux comme le Financial Times.
Mondialisme à l’œuvre
Particulièrement évocatrice, l’une des citations de Soros affirme : « Le déclin de l’autorité des États-nations est le bienvenu. » On reconnaît en effet la doxa des mondialistes, adeptes de la dislocation des nations et de la création d’un gouvernement mondial en lieu et place de nos autorités nationales.
On sait que Soros est un milliardaire américain d’origine hongroise, sauvé à l’âge de 13 ans de la déportation en tant que Juif par un fonctionnaire de Budapest. En 1992, il a fait fortune en spéculant contre la livre sterling. Il s’est alors lancé dans une vaste campagne pour modeler le monde à sa vision en subventionnant des ONG comme « Open Society » dont il est le fondateur. Tant qu’il s’activait contre les régimes communistes des pays de l’Est, il n’y avait rien à dire mais, aujourd’hui, c’est à un lobbying contre les pays gardant leur fierté nationale qu’il s’adonne.
Dans ce contexte, on ne s’étonne pas de l’identité de vues entre Soros et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne qui, en 2015, a imposé un plan de répartition des demandeurs d’asile aux pays de l’Union européenne.
Une fibre nationale plus sensible
Mais ce qu’à l’Ouest nos gouvernements, à part Berlin, ont accepté en reculant, en Hongrie, en Pologne et dans les autres pays de Visegrad (la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie) on s’y oppose. Sans doute y a-t-on la fibre nationaliste plus sensible que chez nous. La violence communiste est passée par-là. Aussi y connaît-on mieux qu’ailleurs les vertus de la liberté !
Emmanuel Macron aurait dû penser à la force des sentiments des gens de l’Est lors de son passage en Pologne, en août dernier. Il n’a pourtant pas hésité à la stigmatiser, faisant la leçon au nom de Bruxelles. Et du mondialisme conquérant dont il est le soldat. Déjà, en avril, en pleine campagne électorale, notre futur Président de la République se disait favorable à des sanctions contre la Pologne (dans La Voix du Nord du 27 avril 2017). De manière ironique, parce qu’à Varsovie on utilise les facilités ouvertes par Bruxelles, comme l’envoi de main-d’œuvre chez nous, mais aussi parce que les réformes judiciaires polonaises ne plaisent pas aux Eurocrates.
C’est cependant l’immigration massive voulue par l’Union européenne qui apparaît au cœur du différend. Alors, certes, parler de « plan Soros » est un peu excessif. Après tout, le milliardaire n’est qu’un agent manipulateur parmi d’autres, même si Orban a le mérite de l’identifier.
Mais, du coup, on voit de quel côté se tient Macron ! Paradoxe néanmoins, cette fois, le vent de la liberté vient de l’Est. Il souffle de Pologne et de Hongrie sur nos pays soumis.