Un concert en l’honneur de Charles et Zita de Habsbourg

Publié le 10 Avr 2023
habsbourg

Le chœur Jubilate de Versailles met chaque année en valeur notre patrimoine historique par la musique. Ce mois-ci, la famille de Habsbourg est à l’honneur. Entretien avec Michel Lefèvre, chef de chœur de l’ensemble Jubilate de Versailles.

 

Vous organisez deux concerts les 18 et 20 avril prochains, en partenariat avec la Ligue de Prière du Bienheureux Empereur Charles d’Autriche pour la paix des peuples, ainsi que l’Association pour la béatification de l’Impératrice Zita. Quelle est l’origine de cette collaboration ?

La Providence fait toujours bien les choses. J’avais demandé à donner notre concert annuel en l’Eglise Saint-Roch à Paris. Donnant une Œuvre d’un musicien né en Bohème, qui faisait partie de l’empire austro-hongrois, je voulais le faire en partenariat avec ces deux associations car nous aimons rattacher notre musique à des moments et des événements historiques. J’ai donc fait appel à Jean Sevilla qui est président de l’association pour la béatification de l’impératrice Zita.

Or, il se trouve que l’abbé Laurent, curé de Saint-Roch, avait l’intention de dédier une chapelle à Charles Ier de Habsbourg. C’est ainsi que les événements se sont harmonisés avec Saint-Roch : le 18 avril prochain, un tableau triptyque sera installé dans la chapelle, une messe sera célébrée avant la bénédiction et le concert.

J’ai aussitôt pensé à l’Archiduc Martin d’Autriche Este, petit-fils de Charles et Zita, que j’ai bien connu lorsqu’il habitait la région parisienne et qui présidera donc ce concert. Il présentera la cause de ses grands-parents.

L’intérêt de cette collaboration est de faire découvrir aux mélomanes la cause spirituelle de Charles 1er et de Zita  et aux membres de ces associations un compositeur original et très lié à la famille des Habsbourg.

En quoi les œuvres que vous interprèterez se rapprochent-elles de ces associations ?

Le concert met en valeur un compositeur tchèque, contemporain de Bach, qui eut des liens assez forts avec la famille de Habsbourg : Zelenka. Nous jouerons l’un de ses Requiem, composé à l’occasion de la mort d’un électeur de Saxe, roi de Pologne. C’est une musique très inspirée des sonorités d’Europe centrale.

L’ouverture de ce Requiem est très triomphale et fait davantage penser à un Te Deum. Il est en ré majeur, c’est la tonalité de la trompette, pour rendre gloire. Cela traduit la notion spirituelle de l’entrée dans la vie éternelle, l’action de grâce. Il est assez rare d’avoir une orchestration aussi fournie : il s’agit d’un orchestre classique, avec des cors, mais aussi un instrument peu commun, le chalumeau. C’est l’ancêtre de la clarinette baroque. Ce Requiem présente des duos solistes-chalumeau.

Nous jouerons également le Dixit Dominus de Vivaldi qui n’a pas de lien direct avec la famille de Habsbourg mais qui a dû croiser Zelenka en Tchéquie ou en Italie. Vivaldi a composé quatre œuvres à partir du psaume des vêpres du dimanche, nous jouerons l’un des quatre. Celle-ci présente l’intérêt de n’avoir été que récemment attribuée à Vivaldi.

Lier musique et histoire, est-ce donc la vocation du chœur Jubilate de Versailles ?

Nous avons monté ce chœur en 1993, afin de célébrer le bicentenaire de la mort de Louis XVI. Nous avons aussi chanté pour la mort de Louis XIV. Nous aimons nous raccrocher à des dates historiques pour nos concerts, nous attacher à des causes qui touchent à l’histoire et à nos racines chrétiennes.

Comment avez-vous préparé vos deux prochains concerts ?

Notre sommes un chœur amateur d’une cinquantaine de choristes, qui répétons toute l’année. Les musiciens professionnels et les solistes qui travaillent dans différents ensembles se sont joints à nous le temps d’un week-end pour tout mettre en place.

Quelles sont les modalités de vos concerts ?

Ils auront lieu le 18 avril à Saint-Roch à Paris Ier et le 20 avril à Notre-Dame à Versailles, à 20h45 à chaque fois. Il suffit de s’inscrire sur le site www.ensemble-jubilate-versailles.fr pour réserver ses places.

 

A lire également : Centenaire de la mort de Charles d’Autriche : entretien avec Elizabeth Montfort

Marguerite Aubry

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