De la chair fraîche pour les obsédés sexuels

Publié le 04 Avr 2012
De la chair fraîche pour les obsédés sexuels L'Homme Nouveau

Ce sont les mêmes qui se battent contre l’hypersexualisation des enfants, leur exploitation sexuelle et militent pour une éducation sexuelle de ces mêmes bambins dès la naissance et pour la reconnaissance de droits sexuels dès 10 ans. Ils se battent à grands coups de conférences, décrets, communiqués et directives efficaces car nourris des concepts magiques de droit, d’égalité et de développement, surtout s’il est durable. « Ils »… Ce sont la nébuleuse Organisation des Nations Unies (Onu) et toutes ses ramifications, spécialement l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et l’Association Humanitaire pour la survie et la protection des enfants du monde (Unicef).

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On pourrait faire remonter l’histoire bien loin, aux début de la « libération sexuelle ». On pourrait faire remonter l’histoire aux conférences du Caire en 1994 et de Pékin en 1995 qui avaient forgé et commencé de distiller dans les mentalités le concept aussi pervers qu’efficace de « santé reproductive ». On pourrait lui trouver mille et une explications, causes et signes avant-coureurs. Arrêtons-nous simplement sur la publication de l’OMS le 20 octobre 2010 des « premières recommandations détaillées en vue d’aider les décideurs de la santé publique à élaborer des programmes appropriés d’éducation sexuelle », fruit de la réunion européenne de l’OMS sur les défis à l’amélioration de la santé sexuelle qui s’était tenue à Madrid. Ces mesures devaient permettre de prévenir les enfants contre l’exploitation sexuelle, contre les grossesses précoces et/ou non désirées et contre les traumatismes liés à la vision d’images pornographiques choquantes si (et seulement si, bien entendu) l’enfant n’a pas reçu d’explications auparavant. Il s’agissait de ne pas attendre l’adolescence pour évoquer ces questions avec nos chères têtes blondes, de ne pas réduire l’éducation sexuelle à la seule explication des mécanismes biologiques pour l’inscrire dans le cadre plus large de valeurs. Valeurs ? Heureuse nouvelle… Peut-être s’agit-il de bonheur humain, de développement intégral, de respect, de complémentarité ?

Faux espoir. Les valeurs de l’OMS sont la lutte contre le Sida, les grossesses non-désirées et les violences sexuelles. Ainsi placée dans cette étonnante énumération, la grossesse apparait, au choix, comme une maladie ou une violence faite à la personne. Non contents des aberrations susdites, l’OMS invitaient en outre les parents à commencer cette éducation sexuelle… dès la naissance. A encourager leurs enfants à découvrir et toucher leurs organes sexuels dès 5 ans pour découvrir les mécanismes du plaisir et mettre enfin aux oubliettes les principes archaïques qui voudraient réserver le plaisir sexuel aux seuls adultes. Que les enfants découvrent et touchent leur corps est une bonne chose, naturelle et constitutive de leur apprentissage. Que les parents incitent à la masturbation est d’un tout autre ordre.

Alors que l’OMS encourageait les parents à s’investir le plus tôt possible dans l’éducation sexuelle de leurs enfants, la Fédération Internationale du Planning Familial continue d’en inonder les bureaux de rapports et communiqués contre l’engagement des parents dans la santé sexuelle de leurs enfants. Avec d’autres lobbies du même acabit, la Fédération travaille activement à l’abrogation des « législations qui restreignent l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et procréative, et même celles qui prévoient un consentement obligatoire des parents ou du conjoint » et, de décrets en publications, obtient peu à peu gain de cause.

Le 4 octobre 2011, le rapporteur général de l’Onu Anand Grover publiait un rapport qui n’a pas fini d’alimenter les revendications libertaires. Il y revendiquait l’accès à la santé sexuelle et reproductive non plus au nom de l’hygiène, massivement invoquée jusque-là, mais de « l’autonomie corporelle et des droits sexuels et reproductifs des femmes ».

Le problème de santé publique se muait en droit.

Et au nom de quoi les enfants en seraient-ils privés ?

Les conséquences ne se sont pas fait attendre puisque l’Onu, encouragée notamment par son secrétaire général Ban Ki-Moon, discute actuellement un texte qui entend reconnaître des droits sexuels des enfants dès 10 ans. Les conclusions devraient être rendues d’ici la fin du mois d’avril.

Pourquoi 10 ans et pas 7 ans et demi ou 5 ans et 4 mois ? Nul ne le sait.

Quelles raisons, quels arguments, quelles études scientifiques permettent d’affirmer que la différence entre adultes et enfants est obsolète ? Nul ne le sait.

Mais pendant ce temps, le militantisme pour la dépénalisation de la pédophilie et la suppression de la majorité sexuelle continue son petit bonhomme de chemin. Il choque encore l’opinion publique et reste minoritaire, mais l’avortement aussi, en son temps, choquait… Cette reconnaissance des droits sexuels des enfants serait du pain béni pour les pédophiles et pervers de tous poils, l’occasion, en toute légalité, de s’adonner à une énième transgression. Les relations sexuelles entre un adulte et un enfant auraient lieu sous réserve d’un consentement mutuel, assurent-ils. Outre l’horreur que représentent de telles relations, qui peut sérieusement affirmer que l’enfant n’est pas sous l’emprise de l’adulte qui pourra lui extorquer bien trop facilement un oui qui n’en est pas un ? En septembre 2011, le film Trust de David Schwimmer sortait sur les écrans. Un film parmi d’autres sur les dangers de la pédophilie mais qui avait le mérite de mettre en scène l’emprise psychologique que l’adulte peut avoir sur l’enfant ou l’adolescent. C’était l’histoire, sordide parce qu’atrocement réaliste, d’une jeune fille prise dans les filets d’un pédophile rencontré au hasard d’un forum de discussion sur Internet. La jeune adolescente, manipulée, est violée mais ne le réalise que bien plus tard avant de plonger dans le désespoir et de tenter de se suicider.

Un film inspiré d’une histoire vraie et qui pourrait devenir monnaie courante…

Parents, cachez vos enfants !

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