Dernier livre de Rémi Brague : Ambiguïtés de l’islam, méprises de l’Occident

Publié le 23 Mai 2023

Le coran, un texte incohérent.

Dans son dernier livre Sur l’islam, le philosophe Rémi Brague prend à bras le corps les questions posées par l’islam à notre civilisation, jetant la clarté de l’analyse sur les obscurités et les contradictions d’un phénomène déroutant pour les esprits qui s’obstinent à penser qu’il est seulement une religion.

Conscient des ambiguïtés, des malentendus et des contradictions qui caractérisent trop souvent le discours des Européens sur l’islam, Rémi Brague, philosophe médiéviste et arabisant, entreprend dans ce livre érudit et fouillé de remettre à leur juste place les principaux concepts d’une religion-civilisation qui, malgré sa simplicité et son évidence apparente, voire sa proximité avec le christianisme, constitue un système complexe et étranger à notre foi ainsi qu’à la culture qu’elle a engendrée. Dès lors, si l’on veut comprendre l’islam en ce qu’il est réellement, il faut cesser d’en parler en utilisant avec assurance un vocabulaire chrétien alors que des mots identiques n’ont bien souvent pas du tout le même sens. Telle est la conviction de l’auteur et l’on ne peut que la partager en ces temps de confusions généralisées. C’est pourquoi son œuvre mérite la plus grande attention.

Le livre s’ouvre sur une mise au point quant à la manière d’aborder le sujet en vérité : ne pas craindre d’être accusé d’islamophobie, celle-ci fût-elle « savante », étiquette dont Rémi Brague a déjà eu à pâtir, comme il le confie. Soulignant que le terme « islamophobe » ne peut s’appliquer qu’à des personnes, et non à une doctrine, le philosophe explique que cet amalgame revient à pratiquer l’équivalence entre « la science la plus exigeante et le racisme le plus obtus » et à confondre « une religion avec ses adeptes ». Il en souligne un autre inconvénient : « Parler d’islamophobie empêche de porter sur ce dont il s’agit un quelconque jugement de valeur ». Or, pour lui-même, il entend être respecté dans ses convictions. « Je n’ai jusqu’à présent trouvé aucune raison qui me pousse à considérer l’islam comme vrai, Mahomet comme un authentique prophète ou même comme un bon exemple, et le Coran comme un livre divin. » Saluons au passage le courage de cette déclaration.

Pour autant,…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Annie Laurent

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneCultureEgliseLectures

Pierre Teilhard de Chardin : prophète ou hérétique ?

Le plus célèbre jésuite du XXe siècle fut autant admiré que controversé. Pierre Teilhard de Chardin fut le théoricien d’un « évolutionnisme théiste » que l’Église ne pouvait que condamner. Deux ouvrages parus dernièrement, une biographie et une analyse de ses enseignements, font le point sur la vie et les œuvres d’un religieux peu orthodoxe.

+

Pierre Teilhard de Chardin
ChroniquesCulture

L’exposition : Le Paris de la modernité, 1905-1925

Le Petit Palais propose jusqu'en avril une exposition intitulée « Le Paris de la modernité (1905-1925) », dernier volet d'une trilogie ayant débuté avec « Paris Romantique (1815-1858) » et « Paris 1900, la Ville spectacle ». Le parcours présente près de 400 œuvres. Une autre exposition a lieu au Collège des Bernardins jusqu'en avril, avec les œuvres de François-Xavier de Boissoudy autour du thème "La Croix demeure".

+

exposition
Culture

Le Puy du Fou remporte le prix du meilleur spectacle du monde  

Le Puy du Fou a été récompensé ce samedi 16 mars aux États-Unis. Le prestigieux Thea Classic Award, une distinction majeure dans le monde du divertissement mondial, a été remis à une équipe du parc lors d’une cérémonie pour Le Mime et l’Étoile. Ce spectacle avait déjà obtenu deux récompenses, dont le prix du « Meilleur Spectacle de l’Année », par le Park World Excellence Awards en 2023 à Vienne.  

+

puy du fou
CultureSpiritualité

Qui étaient les centurions de l’armée romaine ? (1/3)

Le centurion qui crut en Jésus (1/3) | Au moins deux centurions romains apparaissent dans les Évangiles : celui de Capharnaüm demandant la guérison de son serviteur et celui qui ouvre le côté du Christ et le reconnaît Fils de Dieu à la Crucifixion. L’histoire de ce grade de la légion romaine permet d’éclairer et de mieux comprendre certains détails de ces deux épisodes bibliques.

+

centurion romain