Du 23 au 29 août, une équipe de chercheurs coordonnée par Jean-Pierre Deschodt (ICES, La Roche-sur-Yon) a participé au XXIIe congrès quinquennal du Comité international des sciences historiques (CISH). C’est à Jinan, à 400 km au sud de Pékin, dans la province chinoise du Shandong que s’est tenu ce prestigieux congrès.
La participation d’une équipe de chercheurs (1) au congrès de Jinan fut marquante à bien des égards. Elle signe tout d’abord le retour en force des intellectuels catholiques, au niveau international, investis dans la promotion des étudiants des instituts supérieurs privés. Alors que l’université publique, paralysée par ses lourdeurs, son clientélisme et son manque d’ambition, ne parvient plus à assumer la formation de la jeunesse, les établissements privés, même de taille modeste, réussissent à les mener à un haut niveau de compétence. La qualité de la recherche et des publications de ces intellectuels chrétiens – officiant, en tant que permanents ou vacataires, dans les départements d’Histoire et de Lettres de l’ICES – a été officiellement validée le 26 août par une assemblée de deux mille universitaires du monde entier. Personne ne s’étonnera de l’hostilité jalouse des chercheurs français qui n’avaient pas été retenus par le comité international de sélection.
L’équipe de l’Association internationale d’histoire de Âl’État et de l’administration (AIHEA), devenue officiellement organe permanent du CISH, a présenté ses travaux sur le thème de « La surveillance administrative : la figure du suspect ». Il s’agissait d’expliquer comment, dans l’Histoire contemporaine, les États jugés démocratiques avaient développé le fichage de leurs citoyens, particulièrement sous la IIIe République, faisant peser sur certaines catégories l’infamie de la suspicion. Les interventions ont eu le mérite de montrer que la suspicion touche depuis la Révolution française l’intériorité de chaque personne, et non plus seulement ses actes. De telles démonstrations n’étaient pas inutiles à rappeler dans le contexte actuel des dérives de surveillance dans l’Union européenne, mais aussi en Chine…
L’autre intérêt de ce congrès, qui servait de vitrine internationale pour la République populaire, fut de constater la puissance chinoise, tout autant que son système policier. Loin des clichés sur le savant équilibre chinois entre « modernité et tradition », l’est du pays ne présente que le seul visage de Âl’ultra-développement : des villes gigantesques, des buildings par centaines, des rues larges et propres, ombragées, achalandées, des…