Devant la police vaticane, le pape loue la famille

Publié le 11 Juin 2018
Devant la police vaticane, le pape loue la famille L'Homme Nouveau

Depuis Pie XII, le pape accueille volontiers des groupes de tous genres, ce qui nous vaut un enseignement pontifical très varié. Ainsi le Pape François a-t-il reçu le 25 mai la police vaticane. Cependant, dans son discours, le Pape ne parle pratiquement pas de la police ni de la sécurité. Il concentre son discours sur la famille, dont il rappelle l’importance et la nécessité vitale pour l’Église et pour le monde.

Qui dit famille dit normalement et impérativement amour. Les menaces qui pèsent sur la famille et les incompréhensions qu’elle suscite de nos jours viennent de cet oubli majeur. Le Pape se replace ainsi dans le contexte biblique de l’Alliance, capital pour comprendre le sacrement du mariage qui est le signe de l’amour du Christ pour son Église. Déjà dans l’Ancienne Alliance, les Prophètes n’hésitaient pas à parler d’adultère pour les infidélités d’Israël envers l’Alliance contractée par l’intermédiaire de Moïse.

Après avoir remercié les policiers d’être venus avec leur famille, le Pape remercie Dieu pour le don de la famille et rappelle que celle-ci est la première communauté où l’on enseigne l’amour et où on apprend à aimer en vérité, sans s’arrêter à la pure affection sensible. Or, selon le grand principe de l’étroite connexion entre les vertus, le véritable amour ne peut exister sans la foi. De fait, de nos jours, crise de la foi, crise dans l’Église et crise de la famille se compénètrent, à tel point qu’il est souvent difficile de distinguer entre la vérité et le mensonge, entre le bien et le mal tant les esprits sont faussés. Oubliant que la langue de la famille s’enracine dans les vertus théologales, notre monde en dérive ne peut plus comprendre le langage de l’Église sur la famille, langage qui ne peut changer car il est lié au projet originel de Dieu sur l’institution familiale. L’évangile de la famille ainsi falsifié, il est alors très dur de ramer à contre-courant. Défendre la famille entraîne inexorablement souffrance et incompréhension. C’est pourtant l’unique chemin sur lequel nous pouvons et devons marcher. Le Pape le rappelle opportunément. La famille existe pour engendrer la vie et favoriser la communion. Hélas, c’est le contraire qui se voit un peu partout, au prix de tant de souffrances.

Il est vrai que la famille comme réalité humaine a toujours plus ou moins été marquée par la souffrance. Bien des passages bibliques l’attestent, depuis le crime fratricide de Caïn jusqu’à l’adultère de David, en passant par les souffrances de Tobie ou de Job incompris de leur épouse. Même la Sainte Famille pourtant modèle exemplaire a connu la souffrance, notamment lors de la fuite en Égypte pour éviter la fureur meurtrière d’Hérode. Jésus, la Miséricorde incarnée, n’a pas cessé de venir en aide aux familles éprouvées, guérissant la belle-mère de Pierre, ressuscitant le fils de la veuve de Naïm ou son ami Lazare dont la mort le fit pleurer. L’Église qui marche sur les traces de Jésus assume dans son chemin quotidien vers l’éternité tous les conflits générationnels, toutes les violences familiales en apportant partout sa présence maternelle. La famille est par essence le lieu de la tendresse. Le Pape supplie notre société de consommation de ne jamais perdre ce don de Dieu à l’humanité et de retrouver ce sens de la tendresse si souvent perdu par nos contemporains. L’homme a besoin d’un père et d’une mère. L’Église et le monde ont besoin d’enfants. L’Église sacrement du salut le rappellera sans se lasser, chantant ainsi avec Marie, la miséricorde divine de génération en génération.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSociété

Le combat pour la vie sauvera l’humanité

Parole du Pape | S’adressant aux membres du mouvement pro-vie italien venus à Rome en pèlerinage le 8 mars dernier, le pape François a une fois encore insisté sur l’importance de la protection et de l’accueil de la vie, qui peut sembler à rebours de la société actuelle, plus portée sur la rentabilité.

+

pape François pro vie
ÉgliseCarême

« Caridad » : Des projets humanitaires de Redon à l’international

Initiatives chrétiennes | Spécialiste de l’aide au développement, l’association « Caridad » s’est tournée vers l’international et œuvre désormais en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud. Elle intervient dans plusieurs domaines, éducation, accès à l’eau, micro-crédit, mais toujours dans un environnement catholique. Entretien avec Irénée de Poulpiquet responsable projet.

+

caridad humanitaire
Église

Pape : « Les cendres ravivent la mémoire de notre fragilité »

Parole du Pape | Les cendres ravivent la mémoire de notre fragilité hélas trop souvent coupable, mais elles ne doivent pas pour autant nous conduire au désespoir. Le Pape nous invite tout d’abord à faire mémoire. On sait l’importance qu’attache le Pape à cette faculté destinée à nous relier au passé et à nous le remémorer. La crise de civilisation inédite que nous vivons est certainement due à cette perte générale de la mémoire.

+

AdobeStock 189413141 cendres
Église

Dieu existe… ou pas ? Un défi apologétique pour les lycéens

Entretien | Prêtre de la Fraternité Saint-Thomas Becket, l’abbé Aymeric Mehrkens connaît bien la jeunesse qu’il accompagne depuis des années à travers aumôneries, camps et missions d’évangélisation. Fort de cette expérience, il signe Dieu existe… ou pas ?, un livre incisif et accessible pour répondre aux questions des lycéens sur la foi, la raison et l’existence de Dieu. Entretien.

+

man 1853961 1280 cendres
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Introït Justus ut palma florébit (Commun des saints)

Avec cet introït, dont le texte est emprunté au psaume 91 (92 selon l’hébreu), nous nous mettons à l’école et à l’écoute de la nature. La mélodie de cet introït de 1er mode est mystérieuse et très contemplative. Elle prend son temps, et elle nous invite par là à prendre le temps, nous aussi, de contempler la croissance silencieuse et régulière du bien dans l’humanité.

+

communion kyrie introït