Au Nigeria, le gouvernement intervient rapidement pour soutenir le Bénin mais reste lent à protéger les chrétiens persécutés par les islamistes.
Le 7 décembre, une tentative de putsch menée par une poignée de soldats éclatait au Bénin pour destituer le président en place depuis 2016. Quelques heures plus tard, l’armée du Nigeria intervenait, bombardant les mutins et envoyant des troupes au sol. D’un côté, on se réjouit qu’à la réquisition de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) un pays africain soit aussi réactif quand la légalité est menacée. De l’autre, on est étonné de la célérité d’une force militaire, celle du Nigeria, par ailleurs peu zélée pour protéger ses ressortissants chrétiens à l’intérieur de ses frontières.
Réaction américaine
Un manque d’engagement qui est allé jusqu’à provoquer une réaction de Donald Trump. Le 1er novembre il prévenait : « Si le gouvernement nigérian continue de tolérer les meurtres de chrétiens, les États-Unis cesseront immédiatement toute aide au Nigeria et pourraient très bien aller, dans ce pays désormais déshonoré, armes au poing pour anéantir les terroristes islamistes qui commettent ces atrocités horribles… » Et de poursuivre : «J’ordonne au ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle action. » Le président des États-Unis n’a pas tort de s’indigner. Fin novembre, quelques jours après son coup d’éclat, des « bandits », comme on dit là-bas, kidnappaient 315 personnes, dont 303 élèves, dans l’école catholique de Papiri de l’État de Niger. Si cent d’entre eux ont retrouvé la liberté le 7 décembre, il semble que ce soit en échange de rançons. Le sénateur Stéphane Ravier s’en était déjà ému le 17 janvier 2024 dans une question écrite au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
« Au cours des 20 dernières années, affirmait-t-il, plus de 60 000 chrétiens, incluant des civils laïcs, des prêtres, des pasteurs et des religieuses, ont perdu la vie au Nigeria en raison de leur foi chrétienne. Lorsque les chrétiens ne sont pas tués, ils sont mutilés. Les femmes sont enlevées, violées et forcées d’épouser des musulmans. Leurs maisons, églises et écoles sont brûlées. Entre 2015 et 2023, pas moins de 18 000 églises et 2200 écoles chrétiennes ont été incendiées. Près de 5 millions de chrétiens ont été déplacés sur le territoire du Nigeria. »
L’élu, alors non inscrit mais issu du RN et proche de Zemmour, poursuivait :
« En septembre 2023,…







