Donner la vie, est-ce mal ?

Publié le 17 Juin 2023

Leur distinction et leur opposition sont constitutives de notre humanité et « le premier fruit d’une conscience droite est d’appeler par leur nom le bien et le mal » (Jean-Paul II, Dominum et vivificantem). Que dire quand des universitaires titulaires de chaires d’éthique prétendent que donner la vie est toujours en toutes circonstances un mal, et le refus de la donner, y compris l’avortement, toujours un bien ? Nous sommes ici bien au-delà de ceux qui préconisent un avortement en cas de diagnostic prénatal annonçant de graves malformations du bébé à naître.

Les principes de cette idéologie qui se répand sont : il n’y a pas de symétrie entre le plaisir, bien limité (surtout physique, et considéré comme le plus souvent une illusion) et la souffrance, mal absolu. Faire souffrir est donc toujours une action mauvaise. Comme on ne peut jamais être sûr que l’enfant qu’on pourrait mettre au monde n’aura qu’une vie de plaisir sans jamais aucune souffrance, on agit donc mal en lui donnant la vie, le condamnant volontairement à souffrir. Et ne pas donner la vie est seul bon.

On retrouve ici les mêmes vieilles lunes du XIXe siècle du pessimisme anti-vie de Schopenhauer, von Hartmann ou Mainländer (qui lui au moins se suicida, voulant montrer l’exemple), avec l’aura de l’étiquette universitaire. Cette idéologie rejoint celle du Mouvement écologique pour l’extinction volontaire de l’humanité (d’ailleurs dépassé par ceux qui prônent celle de toute vie sur terre pour corriger le hasard malheureux qui a fait apparaître celle-ci.

Signe du nihilisme ambiant : la plupart des universitaires qui critiquent ces idées le font avec des pincettes, semblant s’en excuser, et je n’en ai encore trouvé aucun criant : « Au fou ! » Cela en favorise la propagation – étudiants, livres, journaux, médias. Pour les uns, « l’antinatalisme est un humanisme » (« antinataliste » signifiait « hostile…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Didier Rance

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureDoctrine sociale

Le règne de l’argent

Carte blanche de Judith Cabaud | Idéaliste et utopique, Péguy, écrivain et poète, élevé dans l’anticléricalisme socialiste de son temps, crut à la valeur de la famille, au travail bien fait et à la patrie pour laquelle il donna sa vie. Il définit ainsi le monde moderne de son époque : « Choisir le plaisir et l’argent, c’est se refuser au travail. C’est le règne de l’argent. »

+

argent péguy
CultureLectures

Tactiques du diable et stratégie des anges

Recensions | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux, essais, CD ou DVD. Notamment Stratégie des anges, de Don Pierre Doat. Des idées de lecture à retrouver dans le n° 1837.

+

stratégie des anges livre
CultureLecturesLiturgie

Au service du chant grégorien

Culture | Fondateur du Chœur grégorien de Paris, Louis-Marie Vigne voulut servir l'Église par le chant liturgique. Un petit livre d'entretiens récemment paru, s'il évoque l'aventure de son œuvre, explique également et présente toute la portée du chant grégorien.

+

grégorien louis-marie vigne