« Embryons surnuméraires dépourvus de projet parental ». Un nom qui équivaut à un arrêt de mort. La technique de la congélation d’embryons en vue d’une réimplantation nous vient tout droit d’Australie où elle fut réalisée pour la première fois en 1984. Depuis, nous ne le savons que trop bien, la pratique est désormais courante en France. Mais pour qu’une grossesse aboutisse, il faut plusieurs essais… C’est pourquoi plusieurs embryons sont conçus in vitro puis congelés s’ils n’ont pas été utilisés, en attendant un éventuel projet parental. Ils sont conservés cinq ans maximum, délai au-delà duquel ils sont détruits sans plus de cérémonie.
En 2008, l’Académie pontificale pour la Vie avait rendu un avis sur les embryons congelés dont le statut est éminemment délicat. Comme on pouvait le prévoir, il est apparu qu’aucune solution, que ce soit la réimplantation ou la destruction, n’était morale. Un vrai casse-tête, donc, pour les personnes soucieuses de respecter la dignité humaine et confrontées à l’existence de ces milliers d’embryons dont on ne sait que faire.
Comme nous vivons une époque décidément formidable, d’aucuns, moins chagrinés par la notion de dignité, ont mis en place un processus bien huilé. Ainsi l’Institut Marquès, à Barcelone, spécialisé dans la Procréation Médicalement Assistée (PMA), explique :
« Adopter signifie s’occuper d’un être humain comme si c’était son propre enfant lorsque les parents biologiques de celui-ci n’ont pas la possibilité de le faire.
Adopter un embryon signifie réaliser un traitement en vue d’obtenir une grossesse grâce à des embryons dont leurs parents biologiques n’ont pas choisit leur affectation.
En ce qui concerne l’affectation des embryons congelés, la loi sur la reproduction assistée permet toutes les options possibles:
les implanter à la patiente même.
Les donner à d’autres patientes.
Les détruire.
Les donner pour la recherche. »
Outre-Atlantique, les promoteurs de la culture de mort ne perdent pas le nord. À l’aberration morale s’ajoute l’appât du gain depuis que la clinique de fertilité de Davis, en Californie, propose désormais à la vente des embryons surnuméraires aux couples stériles. Un procédé juteux et plus commode sur le plan technique puisqu’il permet d’échapper à la procédure de récolte des gamètes. Et résout facilement, par la même occasion, le problème des embryons congelés dépourvus de projet parental. Il faut faire de la place dans les congélateurs.
Plus d’adoption donc, mais ni plus ni moins l’achat de bébé, pour la modique somme de 7500 euros, peut être moins si l’on attend les soldes de l’été.
Le marché de l’être humain, ouvert avec les mères porteuses, se diversifie…
En France, d’aucuns attendent sagement que la vente d’embryons traverse l’Atlantique.