Les 1er et 2 mars, à Libreville (Gabon), Emmanuel Macron participait à un sommet qui avait l’ambition d’offrir « des solutions concrètes » en matière de conservation des forêts et de dérèglement climatique. C’était le « One Forest Summit », un peu décalé par rapport aux réalités de la région, mais qui va remplir son office de « pompe à fric » sous forme de subventions diverses et de reversements de taxes carbone. Le malentendu viendra après, au moment de l’utilisation de la manne : les Occidentaux la voient financer le développement de la région, quand d’autres, comme c’est l’usage, préféreront investir dans l’immobilier de la bonne vieille Europe. Nous n’en sommes pas encore là ! Pour l’heure, le président Macron était jusqu’au 4 mars en opération sauvetage de l’image de la France en Afrique. Une image aux couleurs bien délavées avec la lessive démocratique, offerte comme solution à tous les maux, et le rinçage de la propagande russe. Au Gabon, c’était mal parti. L’opinion locale lui a reproché de venir quelques mois avant les élections présidentielles, l’accusant « d’ingérence » en faveur d’Ali Bongo, l’actuel président. Au Congo dit Brazzaville, notre ancienne colonie, la faute du premier Français était plus indiscutable. Le président en exercice, Denis Sassou-Nguesso, est quasi indéboulonnable depuis 1979. À l’Élysée, on n’aime pas ça et Emmanuel Macron a décidé de le montrer : il n’est resté dans le pays que trois heures, dont la moitié dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur, à papoter avec la communauté française vivant dans le pays. Carrément une insulte ! Sassou-Nguesso a lui été impeccable : au programme de discrétion prévu, il a répondu en arrivant à l’aéroport avec tout le gouvernement, fanfare en tête, au milieu d’un déluge de banderoles célébrant l’amitié indestructible entre nos deux pays. C’était ironique et habile. D’autant plus que la pilule était dure à avaler : le président français a repris l’avion pour aller dormir à Kinshasa, de l’autre côté du fleuve qui fait la frontière avec la RDC, le Congo bis, l’ex-belge. Cette préférence marquée pour la RDC s’est néanmoins illustrée par un propos bien peu diplomatique. Le président a osé dire en conférence de presse : « Depuis 1994, ce n’est pas la faute de la France si vous n’avez jamais été capables de restaurer la souveraineté ni militaire,…
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