Emmanuel Macron a-t-il invité le président syrien al-Chareh ? 

Publié le 17 Fév 2025
al-Chareh syrie

Comment Ahmed al-Chareh, le nouveau président syrien, appliquera-t-il la charia ? © capture d'écran France 24

Le 5 février, plusieurs journaux annonçaient l’invitation par Emmanuel Macron d’Ahmed al-Chareh, le nouveau président syrien, ancien commandant d’al-Qaïda et de Daech.

Le 5 février, l’actualité s’enrichissait d’une nouvelle péripétie : plusieurs journaux annonçaient l’invitation par Emmanuel Macron d’Ahmed al-Chareh, le nouveau président syrien. L’information, il est vrai, a de quoi décoiffer : al-Chareh est un ancien commandant d’al-Qaïda et de Daech (l’Etat islamique). Islamiste convaincu, il a même été déclaré « terroriste » par plusieurs pays dont les Etats-Unis, pour avoir combattu contre eux. Néanmoins, disons-le, l’invitation d’al-Chareh en France n’est pas aussi claire que le proclament certains. Dans le communiqué officiel, rien de tel n’est dit, même si un échange téléphonique est rapporté entre les deux Présidents. Pour Le Figaro, « Le Président de la République (française) lui a dit qu’il (al-Chareh) était le bienvenu ». Cela ne ressemble pas à une invitation officielle mais plutôt, dans des termes diplomatiques, à l’accord de principe d’une autorisation de séjour sans protocole. On ne peut pas s’attendre à moins quand le chef de l’Etat français cherche à ouvrir un canal de communication avec le patron, de fait, d’une puissance étrangère. Soyons clairs, l’Elysée a cherché à dégager les bénéfices d’une invitation non officielle sans en souffrir les inconvénients. C’est l’art même de la diplomatie. En quête de sensationnel, nombre de médias sont venus déranger cette belle mécanique. C’est sans doute ce sur quoi il fallait anticiper à la Présidence.

Chez al-Qaïda puis Daech

Car, il faut bien l’admettre, al-Chareh n’a pas l’innocence d’un bébé sortant du bain. Né en 1982, en 2003 il a rejoint al-Qaïda en Irak pour combattre contre les Américains. Puis il est passé chez Daech. Certes, à partir de 2016, il annonçait la rupture de son organisation, le Front Al-Nosra, avec al-Qaïda, à laquelle il s’était ré-affilié. Néanmoins, restant dans l’ambiguïté, il le fit après avoir reçu l’assentiment d’Ayman Al-Zawahiri qui avait pris la succession d’Oussama Ben Laden. De plus, al-Chareh a gardé son idéologie islamiste : il a répété être pour l’application de la charia, la loi islamique. À…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Alain Chevalérias

Ce contenu pourrait vous intéresser

InternationalSpiritualité

Hiroshima, Nagasaki et le Message de Fatima

Après 11 jours de bombardements entre l’Iran et Israël, visant notamment les installations nucléaires, rappelons-nous que le Rosaire a toujours été l’arme du chrétien face au mal, y compris à Hiroshima et Nagasaki. L'article qui suit constituait une chronique de Roberto de Mattei pour Radio Maria le 23 juin 2025.

+

Firestorm cloud over Hiroshima from Matsuyama nagasaki
International

Le conflit israélo-iranien en phase terminale

Décryptage | Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël lançait une offensive aérienne contre l’Iran. Parmi d’autres cibles, le centre nucléaire de Natanz. Au moins 78 personnes étaient tuées, dont une vingtaine de hauts responsables des forces armées. La nuit suivante, les forces iraniennes répliquaient par des tirs de missiles. Une guerre ouverte commence entre les deux pays.

+

conflit israël iran
International

Los Angeles : les tensions s’intensifient autour des expulsions de migrants

Depuis vendredi, Los Angeles est le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants opposés aux opérations d’expulsion des migrants en situation irrégulière. Malgré la mobilisation renforcée de la Garde nationale, envoyée par l’administration Trump, la situation reste tendue mais illustre la détermination des autorités à faire respecter la loi.

+

los angeles
International

Pologne : un président conservateur face au gouvernement libéral

Soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle de Pologne du 2 juin avec une courte avance sur Rafal Trzaskowski. Historien, issu d’un milieu ouvrier, Nawrocki devient une figure d’équilibre face au gouvernement libéral de Donald Tusk. Sa victoire marque une rupture avec l’agenda progressiste et annonce une période de cohabitation sous haute tension. 

+

Pologne Karol Nawrocki
International

Mali : interdictions des partis politiques 

Depuis 2020, le Mali est aux mains du colonel Assimi Goïta, autoproclamé président et général d'armée. Ces derniers jours, la situation a encore escaladé avec la suppression de tous les partis politique et l'enlèvement de leurs leaders. 

+

mali Assimi Goïta