Euthanasie : Mémorandum pour législateurs

Publié le 27 Jan 2025
Euthanasie : Mémorandum pour législateurs

L’injection létale n’est pas une « aide » mais bien un acte de tuer. © Pixabay/Javaistan

> C’est logique !
L’euthanasie est de retour. La dissolution de l’Assemblée nationale avait stoppé l’examen d’un projet qui revient dans le calendrier des députés ces jours-ci. C’est le moment de décortiquer les expressions utilisées par les promoteurs de la prétendue « aide à mourir » pour savoir ce qui se cache sous des termes empathiques et humanistes.

  À peine remise au travail, le 17 septembre 2024, la présidence de l’Assemblée nationale a enregistré une proposition de loi « relative à l’accompagnement des malades et de la fin de vie » (Olivier Falorni et Yaël Braun-Pivet, contresignée par 229 autres députés). C’est reparti ! Cette loi ferait de la France le huitième pays au monde à autoriser, sous certaines conditions, l’euthanasie et le suicide assisté, car c’est bien cela qui est voulu alors même que ce texte, comble de l’hypocrisie, ne mentionne aucun de ces deux vocables. Une fois encore, l’analyse des expressions et des arguments montre que l’on cherche à « faire passer » une loi au moyen de pièges et de tromperies. Examinons ici en synthèse ces mauvaises raisons pour nous préparer efficacement aux discussions des prochains mois.

Une tromperie

1. La loi voudrait autoriser une « aide à mourir » [1]. Cette formule est une tromperie, car on dissimule l’acte homicide de se donner ou de donner la mort sous l’apparence d’un acte solidaire et charitable, universellement reconnu, d’assistance au mourant. Ce sophisme de l’équivocité cache sous un premier sens positif du mot « aide » un deuxième sens litigieux pour le faire accepter. En effet « aider », au sens strict, veut dire assister, soulager, accompagner de sa présence, ici un mourant dans ses derniers moments de vie. Un sens élargi de ce mot pourrait désigner l’acte du vétérinaire euthanasiant un vieux chien : il l’aide à mourir certes, mais d’abord et essentiellement il provoque directement sa mort. Dans le cas d’un être humain, « aider à mourir » est alors un euphémisme qui exonère de sa culpabilité celui qui tue puisqu’il « aide » ! Soyons francs, l’expression « aide à mourir » choisie par les rédacteurs de la loi, désigne d’abord et avant tout un homicide [2] et indirectement seulement, et dans un sens appauvri, une aide. Alourdir l’expression en parlant d’une « aide “active” à mourir » trahit d’ailleurs le refus d’employer le mot trop clair d’euthanasie, quand on parlait autrefois « d’euthanasie active ». Le professeur Minkowski, par ailleurs favorable à l’euthanasie, disait : « Ne soyons pas hypocrites. Recourir à…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Bruno Couillaud

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéLectures

La quête de l’âme

La Carte blanche de Judith Cabaud | Dans son livre De l’âme, bref recueil épistolaire, l’académicien François Cheng y qualifie la vie de Simone Weil d’un « cheminement vers l’âme ». Dans des manuscrits confiés à Gustave Thibon au moment de s’enfuir devant l’avancée du IIIe Reich, Simone Weil passe du substantif « esprit » à celui d’« âme » qui semble devenir sa préoccupation centrale, selon François Cheng.

+

âme Simone Weil
SociétéFin de vie

Fin de vie : De l’aide (luciférienne) à mourir

L'Essentiel de Thibaud Collin | En première lecture, 75 députés ont voté l’instauration d’un « droit à l’aide à mourir », au cœur du projet de loi sur la fin de vie. Derrière cette avancée prétendument encadrée se profile une vision luciférienne de la liberté humaine, où l’homme s’érige en maître de la vie et de la mort. Une loi fondée sur le mensonge du langage et la négation du droit naturel.

+

droit à l’aide à mourir fin de vie