Les mésaventures récentes d’une banque américaine et d’une banque suisse laissent planer la crainte d’une catastrophe comparable à la crise de 2008 qui, partie des États-Unis, avait contaminé la planète. Que s’est-il passé ces dernières semaines ? Le système est-il dans la même situation qu’il y a quinze ans ? Explications par le fondateur d’une société de gestion, aguerri sur les marchés financiers depuis quatre décennies. Les marchés financiers qui avaient pourtant bien commencé l’année et digéré les hausses de taux décidées par les banques centrales ont replongé, depuis début mars, dans l’angoisse, avec l’impression de revivre à l’identique le scénario de la grande crise financière de 2008. La raison ? La faillite d’une petite banque américaine et la situation catastrophique du Crédit Suisse. Si ces deux événements sont, a priori, sans rapport, les marchés financiers, très (trop ?) réactifs, ont tout de suite imaginé le pire. Revenons tout d’abord sur la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), banque très prisée par les fonds de la nouvelle religion dite ESG (Environnement, Social et Gouvernance), qui deviendra sans aucun doute un cas d’école, tant sur l’impact des comportements moutonniers des épargnants que sur la possible optimisation réglementaire que peut se permettre ce type d’établissement. En effet, en dessous de 250 milliards de dollars d’actifs (en Europe ce seuil est fixé à 30 milliards d’euros), les autorités américaines se montrent moins regardantes et exigent moins de garanties. SVB était justement sous ce seuil. Cette banque était très prisée des acteurs de la Silicon Valley et particulièrement des « start-up », très riches en liquidités, après des années record de levées de capitaux. Tout cet argent dormait tranquillement dans les coffres de SVB en attendant de futures opérations de croissance externe ou, plus simplement, le paiement des salaires des stars de la « tech ». Si une banque ordinaire prête de l’argent, SVB était plutôt vue comme une banque de dépôt, ses principaux clients n’ayant pas besoin d’emprunter. En effet, les crédits ne représentaient qu’une petite partie de son bilan. La banque n’a pas eu d’autre choix que d’investir une large part de ces dépôts en bons du Trésor avec une maturité longue afin de bénéficier de rendements non nuls et de réaliser un maigre bénéfice. Mais, avec la remontée des taux d’intérêt, ces placements, même s’ils demeurent sans risque puisque prêtés à l’État américain, ont perdu de leur valeur à court terme. Mais comme dans un monde normal…
Peuple, élite et bien commun
L'Essentiel de Joël Hautebert | La victoire de Donald Trump aux États-Unis et les constats dressés à de nombreuses reprises ces dernières années en Europe sur les divergences grandissantes entre le peuple et les élites ne doivent pas amener les catholiques à une vision manichéenne : la défense des valeurs morales naturelles est la boussole vers le bien commun qui évitera de confondre une oligarchie dévouée avec d’une véritable élite.