Feuille de route pour la famille

Publié le 06 Nov 2014
Au quotidien n°324 : le patriarcat n’a jamais existé selon le démographe Emmanuel Todd L'Homme Nouveau

Depuis des décennies, la famille, fondement de toute société durable, est mise à mal par les différents gouvernements qui se succèdent à la tête du pays. Il est urgent de sortir de cette spirale mortifère. D’où ces propositions – à débattre – pour refonder une politique de la famille.

Ne nous berçons pas d’illusions : les familles ne seront pas à la fête jusqu’à la fin du mandat de François Hollande. La décrépitude du Président et de son gouvernement va continuer jusqu’à sa défaite pitoyable en 2017, sans que cet effondrement ne provoque aucune réaction de salubrité nationale. La faute originelle du hollandisme réside dans le refus obstiné de considérer politiquement et électoralement les plus grandes manifestations des quarante dernières années. Qu’il fût d’accord ou pas avec les motivations des défenseurs du mariage, Hollande a commis l’impair majeur de demeurer prisonnier de son parti, sans parvenir à la hauteur de vue du président-arbitre qu’il aurait dû devenir. Les Français feront l’avenir de leur pays sans lui, sans le petit président du Conseil général de Corrèze qu’il est resté…

Des faits !

Occupons-nous donc des candidats à la présidentielle 2017 mais aussi des partis en lice pour l’Assemblée nationale de la même année, car rien ne dit que Président et gouvernement seront du même bord. À tous ces futurs députés et futurs candidats, disons que nous n’avons que faire de leur respect, de leur parole, de leurs valeurs affirmées et de leur intime conviction. Nous avons trop entendu leurs mots pour y croire encore. Nous voulons leurs signatures sur une feuille de route familiale, signatures que nous dresserons sur des pi­ques devant leurs fenêtres s’ils les trahissent. Cela leur rappellera sans doute des souvenirs qu’ils pensent glorieux.

Et cette feuille de route, qui associe le rappel de principes de droit et de culture à des engagements concrets et réalistes, la voici :

1. La famille

– La famille est la première cellule de la société française. La famille implique la vie commune de plusieurs générations et une responsabilité éducative des parents envers les enfants. La famille préexiste à l’État et à tout système politique. La France se déclare redevable des familles et puise sa pérennité dans les structures familiales et conjugales. Le maintien d’une forte natalité est la priorité budgétaire de l’État.

– Le couple est formé d’un père et d’une mère qui assurent la distinction des identités sexuelles et la transmission de normes affectives et comportementales. La famille, à travers les parents, est le premier producteur de normes, et non l’État. Ces normes ne sont pas un carcan, mais une base identitaire qui enrichit la nation.

2. Les femmes

– Les femmes doivent être soutenues dans leur préférence de vie familiale tout comme dans leur désir de réalisation professionnelle. Le temps partiel féminin dans l’emploi salarié pour raisons familiales doit être un droit ; son application concrète relève d’une négociation dans l’entreprise.

– On réévaluera les aides familiales aux mères célibataires dont les revenus ne dépassent pas 1 500 euros par mois.

– Une réforme du code pénal fera de la femme enceinte et de l’enfant de moins de 4 ans des « sanctuaires nationaux ».

3. Les hommes

– La notion de « père de famille » renvoie à une culture multimillénaire qui a forgé les caractères nationaux en Europe. Cette notion est positive et prospective : l’homme devient lui-même par sa paternité, qu’elle soit réelle, adoptée ou sublimée. La France est donc une « nation de pères ».

– La responsabilité masculine doit être rétablie par le rétablissement d’un service militaire ou civique de six mois, par des mesures d’incapacité juridique pour les abandons de foyer, par une solidarité nationale envers les chômeurs de longue durée.

4. Les enfants

– Des maisons d’enfance doivent couvrir le territoire, surtout les régions rurales et les plus défavorisées, afin d’être des lieux d’accueil des femmes enceintes isolées et en grande précarité souhaitant garder leur enfant. Dans ces lieux, la priorité sera donnée aux ressortissantes de l’Union européenne, puis aux étrangères à l’UE.

– Un grand plan pour l’enfance sera lancé dans les médias afin de changer le regard sur la maternité et pour protéger le jeune public par une censure télévisuelle réelle (pornographie, réification des femmes, téléréalité,…).

5. Une culture hétéronormée

– L’école est chargée de l’instruction des enfants, leur éducation appartient au premier chef aux parents qui ont toute liberté pour déterminer le socle moral qu’ils souhaitent leur transmettre.

– L’école valorisera la différenciation sexuelle par des activités sportives et artistiques distinctes.

– La fragilité des couples, l’érotisation médiatique précoce de la jeunesse, la promotion de l’homosexualité et la recomposition des familles sont des facteurs fragilisant la construction psychologique et sociale des enfants. En prendre acte n’est ni une condamnation ni une stigmatisation. Si l’État doit prohiber tout discours de mépris, il doit aussi promouvoir la stabilité des couples (médias, conseillers conjugaux, responsabilisation).

6. Famille et démocratie

Plusieurs référendums seront soumis aux électeurs sur la réévaluation des peines judiciaires pour pédophilie aggravée, sur la préférence nationale pour les aides sociales et les allocations familiales, sur la redéfinition du mariage.

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