Former les prêtres à la Théologie du Corps

Publié le 12 Déc 2017
Former les prêtres à la Théologie du Corps L'Homme Nouveau

Entretien avec une responsable du Forum Wahou, propos recueillis par Odon de Cacqueray

Le Forum Wahou, ce sont des week-ends pour découvrir la magnifique signification du corps et de la sexualité dans le plan de Dieu selon la Théologie du Corps de saint Jean-Paul II. S’ils s’adressaient plutôt aux laïcs au moment de leur création, ils lancent pour la seconde fois un week-end pour les prêtres. Une responsable du Forum Wahou a accepté de répondre à nos questions.

Vous avez créé des formations pour faire découvrir la théologie du corps, pourquoi les avoir appelées  « Forum Wahou » ?

Nous pensons que c’est le cri d’Adam quand il a vu Ève, il a trouvé que la femme était belle et il a compris pourquoi il avait un corps d’homme. Il a compris en quoi un corps sexué, qu’il soit masculin ou féminin, disait – et dit encore – quelque chose de Dieu. L’homme comprend qu’il est fait pour se donner, en vue de la communion éternelle avec Dieu.

Pourquoi mettre en place le Forum Wahou pour les prêtres ?

Le mariage par la communion des époux est la voie normale pour aller vers Dieu. Mais il existe également le sacerdoce qui est la communion avec Dieu. La finalité à laquelle tous les hommes sont appelés. 

Lorsque nous étions présents au Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, nous avons entendu à plusieurs reprises qu’il y a une urgence pastorale, une priorité du dicastère, de redonner dans tout ce qui est transmission de la foi, le destin de Dieu pour l’homme. Les Forums Wahou sont faits non seulement pour aider le prêtre dans sa vocation, mais aussi et surtout pour lui donner les outils pastoraux, afin qu’il puisse dans sa paroisse mieux transmettre le destin de Dieu pour l’homme. 

Estimez-vous que votre initiative répond à un défaut de formation ?

De nombreux prêtres nous disent avoir reçu une formation courte sur la théologie du corps, mais ils précisent manquer d’outils pour l’appliquer, ils ne voient pas dans quelle dimension de la pastorale la théologie du corps s’inscrit. S’il est évident que ce sujet peut être abordé pendant la formation au mariage, il est important de dire que ce ne sont pas les seuls créneaux. L’aumônerie, la préparation au baptême, l’accompagnement des fins de vies… sont aussi des moments pendant lesquels la théologie du corps peut être abordée.

Votre dernière campagne cible les laïcs, c’est pourtant les prêtres que vous voulez faire venir…

Nous avons déjà fait une campagne auprès des prêtres, c’est la raison pour laquelle nous visons désormais les laïcs. Pour qu’ils aident les prêtres, entre autres financièrement. Il faut savoir que le Forum organisé en janvier se fait à Ars à la demande de l’évêque. L’année dernière, lors du premier Forum pour les prêtres, le Père Frédéric Pelletier vicaire général d’Ars, était présent et nous a dit : «  Il est urgent que les prêtres entendent ce que nous avons entendu ». Ils nous ont donc,  Mgr Pascal Roland (son évêque) et lui, demandé de venir à Ars pour tous les prêtres du diocèse.

Quel est votre bilan depuis le lancement du Forum Wahou ? 

Il y a eu en France 20 Forums Wahou, autant en préparation et plus de 4300 personnes formées en France. Le concept s’exporte. C’est à ce titre que nous sommes consultants au Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. Nous avons été consultés pour réfléchir avec d’autres sur les propositions à faire aux Journées mondiales de la Famille (du 22 au 26 août 2018 à Dublin) et au Synode des évêques sur le thème de « La jeunesse, la foi et le discernement vocationnel » (du 3 au 28 octobre 2018 à Rome). Le thème des Journées mondiales de la Famille c’est « Transmettre l’Évangile de la famille, au cœur des paroisses ». Pour bien comprendre, il faut revenir à Amoris Laetitia, notamment le paragraphe 63 qui dit que :

 

« Jésus, qui a réconcilié toutes choses en Lui, a ramené le mariage et la famille à leur forme originelle (cf. Mc 10, 1-12). La famille et le mariage ont été rachetés par le Christ (cf. Ep 5, 21-32), restaurés à l’image de la Très Sainte Trinité, mystère d’où jaillit tout amour véritable. L’alliance sponsale, inaugurée dans la création et révélée dans l’histoire du salut, reçoit la pleine révélation de sa signification dans le Christ et dans son Église. Du Christ, à travers l’Église, le mariage et la famille reçoivent la grâce nécessaire pour témoigner de l’amour de Dieu et vivre la vie de communion. L’Évangile de la famille traverse l’histoire du monde depuis la création de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27) jusqu’à l’accomplissement du mystère de l’Alliance dans le Christ à la fin des siècles avec les noces de l’Agneau (cf. Ap 19, 9) ».

 

Il faut réfléchir à la question suivante, quand Dieu a créé l’homme et la femme, que voulait-il que cette création signifie ? Les prêtres que nous avons vus lors du premier Forum étaient 48, eux-même nous disaient : « Il faudrait que nous soyons au moins quatre fois plus !  » C’est notre ambition. 

Nous aurons deux évêques présents, un intervenant, un participant. Notre liste des intervenants réunit de très grands spécialistes du sujet : Yves Semen (Président de l’Institut de Théologie du Corps à Lyon), Sœur Alexandra Diriart (professeur à l’Institut Jean-Paul II à Rome), Mgr de Kerimel (évêque de Grenoble), Jean-Paul Perez (médecin), Isabelle Ecochard (médecin).

 

Tract ici pour le Forum d’Ars, lundi 15 et mardi 16 janvier. 

Site Internet 

Page Facebook

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéEglise de France

Pandémie : un avant-goût de la restriction des libertés fondamentales ?

Entretien | Le colloque « Pandémie, Droit et Cultes » s’est tenu à Paris en mars 2022. Ses actes rappellent qu’entre 2020 et 2022, les prérogatives de l’État ont été augmentées de manière extraordinaire au détriment des libertés essentielles, dans un renversement complet de la hiérarchie des biens. Une situation dangereuse qui pourrait bien se reproduire sous des prétextes variés. Entretien avec Guillaume Drago, co-organisateur du colloque et professeur de droit public à l’université de Paris-Panthéon-Assas.

+

pandémie liberté de culte
A la uneSociétéBioéthique

Fraternité et euthanasie : un débat sciemment faussé

Faisant droit aux revendications anciennes et répétées de certaines associations, le président Macron vient d’annoncer une loi sur l’euthanasie. Mais en usant d’un registre lexical détourné qui évoque l'« aide à mourir », l’autonomie de l’individu, les « conditions strictes » et la « fraternité »... Toutes expressions trahissent le sophisme, l’influence des officines francs-maçonnes, la solution miraculeuse aux déficits et surtout la crainte d’un vrai débat.

+

fraternité euthanasie
SociétéBioéthique

50 ans de résistance à l’avortement (3/3) : Combat contre l’avortement et transition postdémocratique

Question disputée | Combattre à temps et à contretemps en faveur de la vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle, est une urgence née des lois mortifères mises en place par un système politique qui, loin d'être neutre, a rompu dès ses origines avec les exigences de la loi naturelle. Dès lors, n'est-il pas nécessaire de finaliser ce combat particulier en l'insérant dans une perspective plus large ?

+

AdobeStock 417378513 avortement
SociétéLectures

Faire durer son mariage, un état d’esprit

Entretien | Ancien officier devenu psychologue clinicien, Marc d’Anselme milite pour l’amour durable, titre de son livre. Sa perspective originale consiste à voir le mariage comme une mise à l’épreuve des conjoints pour une restauration de leur personnalité, à travers quatre processus psychiques. Un chemin qui fait écho à la vision chrétienne du mariage comme voie de sainteté.

+

mariage