Les éditions Sainte-Madeleine, du Barroux, viennent de publier une Histoire vivante des moines racontée à mes enfants de Percy Hill.
Un père de famille, pendant trois vacances scolaires successives (Noël, février et printemps), raconte, le soir à la veillée, l’histoire des moines à ses quatre enfants (8, 11, 15 et 17 ans). L’ouvrage est dédié à dom Gérard Calvet « qui transmit ce qu’il a[vait] reçu », le cadre est celui d’un petit gîte provençal « à proximité d’un grand monastère » – que l’on devine être l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux –, le narrateur est « oblat bénédictin et passionné d’histoire de l’Église ». Mais l’ouvrage ne se limite pas à l’histoire des bénédictins. Il embrasse la totalité du monachisme, en une trentaine de courts chapitres : depuis saint Antoine (251-356), le père des moines, qui a vécu dans le désert égyptien, jusqu’à l’essor des grands monastères du XXe siècle, en passant notamment par saint Basile, saint Benoît, l’Irlandais saint Colomban, Cluny, saint Bernard, les moines hospitaliers, les moines-soldats, saint François d’Assise, saint Dominique, dom Guéranger, le père Muard. Les chapitres ne sont pas des synthèses sur tel ou tel personnage mais des récits dialogués. Le père de famille, en répondant aux questions de ses enfants, explique et raconte. Il commence par une définition simple du moine : « Un moine est un homme qui abandonne tout pour Dieu. “Moine” en grec signifie “seul”. Le moine veut rester seul : il ne se marie pas, il n’a pas d’enfants. Il ne veut rien avoir à lui. Et, en obéissant à un supérieur, il renonce même à faire ce qu’il veut. Enfin, il quitte la société des hommes en vivant séparé. »
Une histoire des moines à la portée des jeunes
L’auteur sait se mettre à la portée des jeunes lecteurs (dès 10-11 ans), sans pour autant trop simplifier l’histoire des grands ordres qu’il raconte et des grandes figures qu’il évoque. Il sait aussi dégager la spécificité de chaque grande famille monastique. La solitude contemplative et d’intercession des chartreux diffère de la vocation des dominicains qui est la prédication et la défense de la foi. Les moniales ne sont pas oubliées dans cette histoire : « soumises à une clôture plus sévère, qui protège leur solitude avec Dieu ». Le narrateur caractérise leur spiritualité comme « plus marquée par l’esprit sponsal », et il l’explique avec des mots simples : « Jésus convie toutes les âmes à s’unir à lui, mais cette dimension…