Les institutions internationales aux commandes de la culture de mort

Publié le 26 Sep 2024
oms reproduction culture de mort

Le programme de reproduction humaine a été développé par l’OMS dans les années 1970. © United States Mission Geneva, CC BY 2.0

Une récente enquête menée par Louis-Marie Bonneau, chercheur associé à l’European Center for Law and Justice (ECLJ), démontre les méfaits du Human Reproduction Program (HRP), fondé par l’OMS dans les années soixante-dix. Visant à juguler la natalité galopante des pays sous-développés, il s’est peu à peu transformé en officine de développement de la contraception et de l’avortement. Entretien.

 

| Votre enquête retrace l’ampleur d’un programme de l’OMS : le Human Reproduction Program (HRP). Quel est programme et en quoi consiste sa mission ? 

Le HRP est le programme de reproduction humaine de l’OMS, développé dans les années 1970 dans le but de contrôler la démographie. En effet, l’Onu s’est inquiétée de la hausse de la démographie pour des raisons économiques et a cherché des moyens d’y remédier en développant des méthodes de réduction de la fertilité humaine. Très concrètement, la plupart des contraceptifs que l’on trouve dans les pharmacies aujourd’hui sont des produits du HRP.

| Quelles sont les raisons réelles et les prétextes de la mise en place d’un tel programme ? Comment ces raisons ont-elles évolué tout en accélérant la production toujours dans le même sens ? 

La raison réelle d’un tel programme est néo-malthusienne. Il y avait dans les années 1950 une vraie crainte que l’accroissement démographique conduise à un cataclysme. Le livre de Paul R. Ehrlich, The Population Bomb (1968), est particulièrement significatif de cette crainte chez certaines élites qui pensaient que pour le bien de l’humanité, la démographie devait diminuer. C’est donc d’abord une crainte économique qui a poussé des pays du nord de l’Europe et des grandes fondations néolibérales, à financer ce programme en l’orientant contre la démographie des pays les plus pauvres.  Toutefois, cette sorte de néocolonialisme teinté de racisme devint plus difficile à faire accepter, notamment après le travail du Saint-Siège en amont de la conférence du Caire sur la population en 1994. Le HRP changea alors de discours pour se concentrer sur les droits de l’homme : utiliser la contraception fait partie de la « santé sexuelle et reproductive » normale à laquelle chacun aurait le droit. La crainte climatique joue également un rôle dans cette situation, avec de vraies campagnes idéologiques (« One planet, one child » : « le meilleur cadeau que l’on peut faire à son premier enfant est de ne pas en avoir de deuxième »). Qu’elle soit économique ou climatique, tout le…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marguerite Aubry

Marguerite Aubry

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéPhilosophie

L’organicisme, une pensée matérialiste et fataliste

L'Essentiel de Joël Hautebert | Hérité des Lumières et du naturalisme du XIXe siècle, l’organicisme est un concept d’analogie encore utilisé aujourd’hui et qui a inspiré la sociologie. Si l’idée peut paraître juste, elle mène cependant au déterminisme, faisant de l’homme un être purement matériel, somme toute similaire aux végétaux et animaux.

+

organicisme
SociétéLettre Reconstruire

Carlos Sacheri : Le travail humain (II)

Lettre Reconstruire n° 45 | Extraits | Dans notre précédent numéro (Reconstruire n°44), nous avons publié l’étude de Carlos Sacheri sur le travail humain. L’auteur présentait succinctement les conceptions libérales et marxistes à ce sujet. Nous continuons ici en abordant le travail selon une conception conforme à la loi naturelle.

+

travail humain carlos sacheri
SociétéLettre Reconstruire

Du pouvoir dans la modernité et la postmodernité

Lettre Reconstruire n° 45 (mars 2025) | La Bibliothèque politique et sociale | L’extension sans fin de l’État moderne que des épisodes récents, comme la gestion de la crise liée au Covid-19 ou actuellement la « guerre » déclarée entre la France et la Russie, mettent en évidence, conduit immanquablement à s’intéresser à la question du « pouvoir ». Javier Barraycoa a consacré un petit essai sur la situation du pouvoir dans nos sociétés postmodernes. Traduit en français, Du pouvoir bénéficie d’une substantielle préface de Thibaud Collin dont le titre indique tout l’intérêt.

+

du pouvoir dans la modernité et postmodernité
SociétéPhilosophie

Le sens des mots et le véritable enjeu du langage

C'est logique ! de François-Marie Portes | En tant que matière vivante, le langage évolue nécessairement et s’enrichit souvent de nouveaux mots pour exprimer au mieux la pensée. Mais certains néologismes sont utilisés pour nourrir des luttes idéologiques et dérivent alors de leur sens littéral. C’est notamment le cas du terme « homophobie » que l’on entend partout. 

+

sens des mots
Société

Intelligence artificielle (5/5) : L’IA à l’épreuve de la trisomie 21

DOSSIER « L’intelligence artificielle : entre innovation et responsabilité » | La trisomie 21 est caractérisée par une déficience intellectuelle mais celle-ci permet de souligner les autres formes d’intelligence – relationnelle, affective, de communication... – que les porteurs de trisomie possèdent souvent à un haut degré, faisant ressortir les pauvretés de l’intelligence artificielle. Démonstration que l’humanité ne se définit pas par des critères de performance mesurables. Entretien avec Grégoire François-Dainville directeur de la Fondation Jérôme Lejeune.

+

Intelligence artificielle IA trisomie 21