Comment le christianisme et l’islam se situent-ils par rapport à la démocratie promue en Occident comme le régime dominant voire le modèle indépassable ? La ligne de fracture semble nette du côté des pouvoirs inféodés à l’islam, tandis que le christianisme s’est rapproché après guerre de la démocratie. Toutefois le pape Jean-Paul II devait dénoncer plus tard l’alliance entre la démocratie et le relativisme éthique qui l’oblitère. Quelles relations entretiennent les grandes religions monothéistes que sont l’islam et le christianisme avec la notion politique de démocratie ? Les grands principes de la démocratie sont-ils consubstantiels à l’islam et au christianisme ou ces religions majeures ne font-elles que des concessions à la démocratie, parce qu’il faut bien, de fait, vivre ensemble dans un espace démocratique, reconnu comme l’espace politique le plus viable ou le moins vicieux à l’époque moderne et contemporaine ? Pour éclairer le sujet, il faut bien voir qu’il existe deux manières d’envisager ces relations avec la démocratie. La démocratie est-elle un ensemble de règles qui traversent l’islam et le christianisme eux-mêmes ou bien est-elle un ensemble de règles de vie politique qui structurent nos sociétés modernes dans lesquelles s’inscrivent les religions de l’islam et du christianisme ? Car, il se peut fort bien qu’une religion ne fonctionne pas (seulement) selon un modèle démocratique, mais admette néanmoins les principes politiques de la démocratie, les valorise comme une bonne chose pour la vie en société et son développement. Qu’en est-il donc pour les deux grands monothéismes que nous interrogeons ici ? Islam et démocratie Quelles que soient les difficultés à définir la notion de démocratie, l’islam a dû se situer par rapport à cette notion politique, tant il est vrai que les progrès humains réalisés au sein de la démocratie sont nombreux. Celle-ci est donc devenue une référence obligée en raison du développement qu’elle apporte aux sociétés. Pourtant, on lit souvent l’affirmation selon laquelle islam et démocratie seraient inconciliables par essence. En 2011, les processus démocratiques des révolutions tunisienne et égyptienne avaient temporairement délégitimé cette interprétation. Hélas, l’essoufflement de la libéralisation politique, la montée en puissance des partis islamistes, la reprise en main autoritaire des régimes observée ici et là (Égypte, Irak, Syrie et Turquie), et surtout le spectre effrayant de la menace jihadiste lui ont donné une nouvelle crédibilité. Et si Samuel Huntington avait raison ? Son constat abrupt et sans appel, « islam has not been hospitable to…
Loi sur la fin de vie : La mort avant tout !
Décryptage | Après l'avortement inscrit dans la Constitution, c'est désormais la fin de vie qui entre dans le champ des libertés encadrées par la loi et est débattue par le Sénat à partir de ce mois de septembre. Gérard Mémeteau, professeur émérite de droit, décrypte les implications du texte porté par le député Falorni : création d'un nouveau délit pour ceux qui chercheraient à dissuader, limitation des recours juridiques, rôle élargi des associations.