Rongé par les dissensions, tiraillé entre les influences étrangères, le Conseil français du Culte musulman vient d’être détrôné par le Forum de l’islam de France comme partenaire privilégié de la République pour représenter les musulmans. Une solution viable ? Le 16 février dernier, une nouvelle étape a été franchie dans les efforts entrepris par l’État français en vue de doter les musulmans établis dans l’Hexagone d’une représentation officielle. En recevant ce jour-là à l’Élysée les membres du Forum de l’islam de France (Forif), Emmanuel Macron confirmait la fin définitive du Conseil français du Culte musulman (CFCM) comme interlocuteur du gouvernement, décision qui avait été annoncée par son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 12 décembre 2021. Le CFCM n’a cependant pas été dissous et continue donc de fonctionner. Il a d’ailleurs tenu une assemblée générale extraordinaire le 19 février pour se réorganiser dans ce nouveau contexte où il se trouve en situation de concurrence avec le Forif, la faveur ostensible de l’État pour ce dernier compromettant sa représentativité et son efficacité. Quant au Forif, il est sans doute prématuré de le considérer comme l’organe définitif responsable du culte musulman dans tous ses aspects. En fait, la question de l’émergence d’un « islam de France » n’a pour l’heure pas trouvé de solution stable. Que s’est-il passé depuis le 20 décembre 2002, date de l’annonce de la création du CFCM par Nicolas Sarkozy, qui était alors ministre de l’Intérieur ? La conception à deux niveaux, national et régional, de cette institution semblait pouvoir répondre aux besoins d’organisation de l’islam dont le nombre de fidèles ne cessait de croître : au premier, organe politique et décisionnaire, renouvelé par élections, incombait la mission de définir la ligne générale à suivre par les musulmans ; le second, composé de vingt-cinq conseils, était chargé de négocier avec les préfets tout ce qui concerne l’organisation pratique du culte. Cependant, dès le début, l’action de l’organe national a été entravée par une crise chronique qui est allée croissant. Celle-ci reposait sur les divergences et dissensions entre ses différentes composantes, les fédérations de mosquées (algérienne, marocaine, turque, africaine) et certains mouvements idéologiques (Frères musulmans, Millî Görüş turc, Tabligh indo-pakistanais), les uns et les autres étant soumis à des mainmises politiques ou dotations financières étrangères. Ainsi, plusieurs projets annoncés par le CFCM sont demeurés sans lendemain : création d’un « Conseil théologique…
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